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Billet de blog 4 janvier 2018

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Idriss Déby crée la surprise en annonçant des élections législatives pour 2018

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À l’occasion de son discours de vœux à la nation, prononcé le 31 décembre, le président du Tchad Idriss Déby a annoncé que les prochaines élections législatives se tiendraient en 2018. La date de la prochaine échéance électorale n’était pas fixée en raison de la grave crise économique et financière que traversait le Tchad. Plutôt que de convoquer un coûteux processus électoral alors que les caisses de l’Etat étaient vides et que le débat politique était tout sauf apaisé, Idriss Déby avait décidé de reporter les élections de 2015 et de prolonger le mandat du parlement alors en fonction. L’hypothèse avancée alors était que les prochaines élections se tiendraient en 2019. Que l’échéance soit avancée d’un an en une bonne nouvelle pour le Tchad à plusieurs égards.

En premier lieu, c’est un indicateur que la situation économique du Tchad, même si elle reste difficile en raison de la stagnation du cours du pétrole, se stabilise et présente des perspectives encourageantes pour l’avenir. Les nombreuses mesures mises en œuvre par le gouvernement d’Idriss Déby depuis trois ans commencent à porter leurs fruits et la confiance des investisseurs étrangers est en grande partie restaurée. Cela montre que la situation politique s’est également stabilisée. Le processus inclusif devant aboutir à un projet de réforme constitutionnelle, qui constitue jusqu’ici un grand succès, en est une illustration claire.

Une partie de l’opposition politique a réagi, comme elle en a l’habitude,s par la critique et la défiance. Après son boycott du processus de réforme constitutionnelle, le leader du Front de l’opposition nouvelle pour l’alternance et le changement (FONAC), Mahamat Ahmad Alhabo s’est dit avant tout inquiet. Qu’un parti politique redoute une échéance électorale qu’il a appelée de ses vœux pendant des mois en dit long sur la manière dont il évalue sa propre représentativité démocratique et la qualité de son programme.

En tout état de cause, la tenue de ces élections en 2018 est une étape importante dans le processus de sortie de crise. Pour reprendre les mots d’Idriss Déby : « Cette échéance électorale majeure, qui est attendue par toute la classe politique tchadienne, sera sans nul doute un moment de grande ferveur politique ».

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