Avec le boom pétrolier du début des années 2000, le président Idriss Déby a engagé le Tchad dans une importante campagne d’investissement public. Les infrastructures critiques (voies de communication, énergie, eau) ont été l’objet d’une attention particulière, avec deux objectifs en vue : le développement de l’économie et l’amélioration des conditions de vie des Tchadiens. La crise économique qui frappe le pays depuis deux ans a contraint le gouvernement à une forte réduction de la dépense publique, dans le cadre d’une politique d’austérité assumée, seule manière responsable de sortir progressivement le pays de ses difficultés budgétaires.
Mais le gouvernement d’Idriss Déby est également tourné vers l’avenir, et les investissements stratégiques de demain sont préparés dès à présent. Ce mercredi 2 août, l’atelier de validation du Plan Tchad Numérique a été lancé, sous la présidence du ministre des Postes et des Nouvelles Technologies de l’Information, Mahamat Allahou Taher. Courant de 2017 à 2021, ce plan est l’incarnation d’objectifs ambitieux dans différents domaines : mise en place d’une infrastructure numérique fiable, développement d’un écosystème favorable à l’essor de l’économie numérique, et renforcement de l’efficacité de l’administration.
Concrètement, le Plan Tchad Numérique se décline en 15 grands programmes et 60 projets spécifiques. Les réalisations attendues à l’horizon 2021 sont impressionnantes. Le développement de la fibre optique doit permettre à un nombre croissant de Tchadiens de disposer d’un accès à internet très performant à un coût inférieur à la moyenne des pays africains. Sur cette base saine, la part de l’économie numérique dans le PIB global pourrait croître à hauteur de 6% à 8%, ce qui, en si peu de temps, serait significatif. Et jusqu’à 30% des procédures administratives pourraient être dématérialisées. A ce titre, il faut noter que le recours massif à la biométrie lors des dernières élections, en avril 2016, avait permis de garantir l’exactitude des listes électorales et conféré une légitimité importante au scrutin.
L’élaboration de ce plan a rassemblé tous les acteurs concernés, publics et privés, sous l’égide de l’Agence de développement des technologies de l’information et de la communication (ADETIC). Cette approche participative et inclusive contribue à donner au Plan Tchad Numérique une forte légitimité tant sur l’identification des priorités de développement que dans l’élaboration des solutions de mise en œuvre.