Que ce soit sur le développement, les infrastructures, ou encore la sécurité régionale, il ne s’est jamais contenté d’appliquer des recettes convenues. Aussi, alors que l’urgence est à la relance de l’économie, Idriss Déby ne se limite pas à demander de l’aide aux bailleurs internationaux ou à mettre en œuvre des stimulations budgétaires classiques.
C’est au contraire l’ensemble des forces vives de l’économie tchadienne que le président entend mobiliser, en présidant la Semaine nationale de réflexion sur la contribution du secteur privé à la relance économique. Organisé du 2 au 5 octobre par la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture, des mines et de l’artisanat (CCIAMA), cet événement a rassemblé au Palais du 15 janvier à N’Djamena plus de 2000 participants, issus des milieux économiques, du gouvernement et de l’administration, autour d’experts techniques. Un mot d’ordre affiché : identifier les obstacles qui entravent le développement du secteur privé, et dégager des pistes pour les dépasser.
Pour Amir Adoudou Artine, président de la CCIAMA, l’enjeu est clair : « Le défi pour nous [est] de transformer cette sortie de crise en véritable relance économique et pour cela, nous devons nous préparer dès aujourd’hui. Le gouvernement tchadien, mais aussi le secteur privé, chacun d’eux doit prendre sa part de responsabilité ». Une vision que partage entièrement le chef de l’Etat, qui a notamment déclaré : « La redynamisation de notre économie est un impératif vital pour le Tchad et les Tchadiens. (…) Le secteur privé a le devoir de s’approprier un environnement propice avec des initiatives génératrices d’emplois ».
Et le maître mot pour ce faire, selon Idriss Déby, est l’adaptabilité. Le président tchadien a en effet exhorté l’auditoire, et en particulier la jeunesse, à se mobiliser et à entreprendre, en particulier dans des secteurs de niche : culture et transformation du sésame et de l’arachide, production de gomme arabique, etc. Cela rejoint une de ses récentes interventions auprès des chefs traditionnels, lors de laquelle Idriss Déby appelait à mettre de côté les rêves d’argent facile nourris par la rente pétrolière, pour se concentrer sur l’agriculture à l’export, et ce, au niveau de chaque village.