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Vendredi 5 mai à l’aube, un important contingent de terroristes issus de la secte nigériane Boko Haram a attaqué un poste de l’armée tchadienne sur le lac Tchad, à Kaïga. Cette localité à proximité de la triple frontière avec le Niger et le Nigéria a déjà été le théâtre d’attaques de fanatiques de Boko Haram par le passé. Le Tchad d’Idriss Déby, pilier de stabilité dans la région, est en effet une des cibles prioritaires des jihadistes nigérians, car c’est l’armée tchadienne qui jusqu’ici leur a porté les coups les plus terribles.
L’attaque de vendredi a coûté la vie à neuf soldats tchadiens, pour la plupart touchés dans leur sommeil. C’est la méthode que privilégie Boko Haram, dès lors que ces jihadistes savent que s’attaquer frontalement aux forces tchadiennes serait pour eux suicidaire. Mais leurs précautions n’ont pas suffi à les préserver du choc. La contre-offensive de l’armée tchadienne a été fulgurante, et a laissé plus de 40 terroristes morts. Des armes et de l’équipement ont également été récupérés, ce qui laisse à pense que certains terroristes ont abandonné leur matériel dans la déroute.
Ce dernier incident illustre plusieurs choses. En premier lieu, l’armée tchadienne reste une force d’une redoutable efficacité. Les bilans de ce genre d’attaques ressemblent plus à ceux d’armées occidentales que ceux dont peuvent se prévaloir les pays voisins, qui ont connu des revers sérieux face à Boko Haram. La priorité qu’Idriss Déby a donné à l’équipement et l’entraînement de son armée porte chaque jours ses fruits, dans un contexte sécuritaire régional qui reste tendu. Deuxièmement, il est clair que son gouvernement, et au-delà l’Etat tchadien tout entier, constituent un rempart efficace contre les menées des terroristes de Boko Haram. Leur emprise dans le bassin du lac Tchad a été considérablement réduite après trois ans d’efforts intenses, et si ce genre d’attaque ne peut pas encore être complètement écarté, chacun peut constater leur inefficacité.