FLORENT KIRBIL

Abonné·e de Mediapart

106 Billets

0 Édition

Billet de blog 10 juillet 2017

FLORENT KIRBIL

Abonné·e de Mediapart

Le Tchad de Déby reconnu comme un modèle régional de transparence

FLORENT KIRBIL

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Le ministre tchadien de la Justice, Ahmat Mahamat Hassan, a récemment demandé l’ouverture d’une enquête à la suite d’un article dans la presse canadienne. Ce dernier mettait en cause des Tchadiens ayant exercé des fonctions de direction dans l’industrie pétrolière du pays. Ils sont soupçonnés d’avoir acquis des biens immobiliers au Canada au moyen de fonds dont l’origine est douteuse. La réaction immédiate du gouvernement tchadien est à l’image de l’engagement du président Idriss Déby dans la lutte contre la corruption. Si ce thème a toujours été un fil conducteur de sa politique, il a gagné en importance ces dernières années, notamment face aux risques accrus de prévarication, bien souvent liés à l’exploitation du pétrole.

Le volet répressif de cette politique a récemment été musclé, avec la création d’une cour dédiée à l’instruction des délits financiers et relevant de la corruption. Des efforts ont également été fournis pour réduire les détournements de richesses issues de l’extraction des matières premières. Un maître-mot : la transparence. Plus les revenus tirés de ces ressources sont transparents, moins il est facile de les détourner.

Les énormes progrès réalisés par le Tchad ont permis au pays de devenir membre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Lancée en 2002, cette organisation internationale a pour vocation de développer une norme en matière de transparence et d’en vérifier l’application. L’essentiel de cette norme repose sur la publication des revenus internationaux tirés de l’exploitation des matières premières, mais pas uniquement : les mouvements infranationaux et l’activité des secteurs connexes (comme le transit) sont également concernés.

Par sa pratique, le Tchad fait donc partie des 29 États considérés jusqu’ici comme « conformes » par l’ITIE, ce qui correspond au niveau le plus élevé. Ce label ne dispense certes pas le gouvernement et les entreprises publiques de continuer leurs efforts en matière de transparence, mais c’est une reconnaissance importante de l’énergie, des ressources et de la volonté politique qui y sont consacrés.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’auteur n’a pas autorisé les commentaires sur ce billet