
Lors de sa visite à Bamako, le 5 juin dernier, la Haute représentante de l’Union européenne, Federica Mogherini a annoncé le déblocage d’une aide de 50 millions d’euros en soutien de l’action des membres du G5 Sahel (G5S) dans la lutte contre l’insécurité. Créé en 2014, il regroupe le Tchad, la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Son but est de fluidifier la coopération entre ces Etats sur des problématiques communes, notamment la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.
Ce soutien financier conséquent accordé par l’UE vise en premier lieu à aider à la mise en place effective de la Force conjointe. Celle-ci doit devenir le bras armé du G5S et se déployer dans toute la zone. Prévu pour accueillir 10.000 hommes à terme, avec un premier palier à 5.000 soldats, elle doit pallier les faiblesses ponctuelles de certains membres pour mettre en échec terroristes et trafiquants dans toute la zone.
Illustrant la volonté de l’UE de s’impliquer réellement sur ce sujet, la Haute représentante a notamment déclaré : « La coopération entre les pays du G5 Sahel est la clé du succès pour sécuriser le territoire du Sahel. Notre soutien à la force conjointe annoncé aujourd'hui montre qu'ils peuvent compter sur nous. » La diplomatie intense d’Idriss Déby Itno a joué un rôle clé dans l’octroi de ce soutien. Le président tchadien avait accueilli madame Mogherini à N’Djamena lors du sommet du G5 de novembre 2015, et il fut reçu en retour à Bruxelles en janvier dernier. Lors de sa visite, il avait fait valoir à ses interlocuteurs européens le rôle que peut tenir le Sahel en général et le Tchad en particulier sur des phénomènes qui impactent directement l’Europe. En écho à ces propos, la Haute représentante a souligné : « Nous sommes voisins et tout ce qui se passe sur l'un de nos continents a un impact sur l'autre ».
Ce n’est un secret pour personne que les forces armées tchadiennes joueront un rôle de premier plan dans cette force conjointe. Mobiles et très aguerries, elles sont idéales pour combattre efficacement les groupes jihadistes dans le milieu désertique du Sahel. Et cela d’autant plus que ses partenaires au sein du G5 connaissent davantage de difficultés dans la lutte contre le terrorisme.