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La crise économique que traverse le Tchad depuis 2016 a été à l’origine de contestations politiques. Alors que le gouvernement d’Idriss Déby a fait le choix responsable d’une politique d’austérité, une partie de l’opposition a encouragé la population à protester. Face à l’impératif de préserver l’essentiel des investissements stratégiques réalisés grâce à la manne pétrolière, le gouvernement a tenu bon : il n’a pas cédé à la démagogie, et les fonctionnaires ont fini par entendre raison. Restait à faire revenir les partis d’opposition à une attitude plus constructive pour l’avenir du Tchad.
La Présidence de la république a annoncé l’ouverture, le 10 août, d’une concertation nationale sur la réforme des institutions de l’État. Idriss Déby y a convié les partis politiques de l’opposition démocratique. Ce sujet est fondamental pour l’avenir du Tchad, et le chef de l’État entend saisir l’occasion pour dépasser les clivages politiciens et mobiliser l’ensemble des forces politiques pour sortir durablement le pays de la crise. Idriss Déby souhaite aussi sans doute que cette concertation aboutisse à des propositions consensuelles, afin que son effort réformateur ne soit pas ramené à la suspicion de décisions arbitraires.
Le président tchadien a ainsi reçu Mahamat Ahmad Alhabo, coordinateur du Front de l’opposition nouvelle pour l’alternance et le changement (FONAC). Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2016, M. Alhabo est à la tête de la principale coalition d’opposition. Idriss Déby s’est également entretenu avec Djimet Clément Bagaou et une délégation du Cadre de concertation des partis politiques de l’opposition démocratique. M. Bagaou était lui aussi candidat de l’opposition à la dernière élection présidentielle. D’autres entretiens sont prévus dans les semaines à venir.
« Ces concertations du chef de l'État avec les différents acteurs de l'opposition politique témoignent de sa volonté de léguer à la génération future un pays unis et prospère », selon un conseiller de la Présidence. Tous les désaccords entre le gouvernement et l’opposition ne seront probablement pas dissipés à l’occasion de ces concertations. Mais elles sont l’occasion pour les différents courants politiques du pays de travailler ensemble, sous l’égide du président Déby, à l’avenir du Tchad, et de présenter un front uni à l’approche de la table ronde des donateurs du Club de Paris, début septembre. Le gouvernement et l’administration ont su démontrer le sérieux des réformes engagées, et Idriss Déby affirme par cette démarche le pluralisme de la vie politique tchadienne.