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Billet de blog 18 octobre 2017

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Le Tchad redéploie son dispositif anti-terroriste

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Alors que les atermoiements de la communauté internationale sur le financement du G5 Sahel (G5S) continuent, sur le terrain la menace du terrorisme islamiste se fait toujours plus pressante. Alerté par la situation sécuritaire dans le Nord du Tchad, le président Idriss Déby a dû redéployer dans le Tibesti une partie du contingent tchadien engagé au Niger face à Boko Haram. La décision de déplacer ces forces de plus de mille kilomètres n’a pas été prise à la légère. Différents groupes armés, dont certains, comme le FACT, ont lutté aux côtés de factions islamistes affiliées à al-Qaeda, pourraient être en train de se regrouper dans le Sud libyen dans le but d’attaquer le Tchad. Les premiers signes de leur influence se font déjà sentir dans les régions frontalières. C’est pourquoi le président tchadien a remplacé de nombreux responsables régionaux civils et militaires insuffisamment compétents, et prolongé son séjour dans la région.

L’armée tchadienne exerce une forte pression sur Boko Haram dans le Sud du Sahel. Ouvrir un front important dans le Nord permettrait, du point de vue des jihadistes, d’y fixer une partie des forces tchadiennes, par ailleurs également déployées loin de leurs bases, notamment au Mali. Un scenario qu’Idriss Déby cherche à contrer en renforçant son dispositif à la frontière libyenne, comme il l’avait fait en janvier dernier.

C’est dans ce contexte que le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé le 16 octobre à un soutien accru des Nations unies et de la communauté internationale à la mise en place de la force conjointe du G5S. Il a notamment réclamé un « soutien fort du Conseil de sécurité, incluant un mandat robuste qui corresponde aux menaces sérieuses auxquelles fait face la Force conjointe. », tout en rappelant que les Etats du G5S doivent bien entendu contribuer financièrement eux aussi. Idriss Déby ne le nie pas mais sait que la seule contribution des membres du G5 serait insuffisante pour abonder les 80% du fonds de fonctionnement de l’opération qui restent à financer.

Un soutien auquel a également appelé Michel Roussin, homme politique français et fin connaisseur de la région. Dans une tribune parue dans le quotidien les Echos, il invoque le rôle particulier du Tchad et la complexité de sa situation, avant de conclure en des termes clairs : « Le Tchad mérite notre aide et notre soutien parce que sa situation l'exige et parce que son gouvernement fait face à un contexte particulièrement difficile. »

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