
La politique cohérente construite depuis des années par Idriss Déby, qui ambitionne de faire du Tchad un pilier de stabilisation de toute la région sahélienne, continue de porter ses fruits. Le président Déby Itno et son gouvernement ont reçu une visite conjointe de Jean-Marie Le Guen, Secrétaire d’Etat français au développement et à la Francophonie, et de Neven Mimica, Commissaire européen à la Coopération internationale et au développement. Du 9 au 11 avril dernier, les deux hommes ont pu s’entretenir avec les autorités tchadiennes de plusieurs sujets prioritaires, en concluant leur séjour par une longue audience présidentielle à Am-Djarass.
Sur les questions bilatérales, la relation spéciale entre Paris et N’Djamena ne se dément pas, et la force du lien entre les deux Etats est claire pour tous, y compris pour la Commission européenne. C’est pour cette raison que 10.3 millions d’euros débloqués par l’UE au titre du Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique ont été confiés à l’Agence française de développement. Charge à l’organisme public français, qui connaît bien le Tchad et ses problématiques spécifiques, d’identifier et de mettre en œuvre un certain nombre de projets sur le thème de l’insertion socio-professionnelle des jeunes. Ce vaste programme, connu sous le nom de Bab el-Amal (la porte de l’espoir), rejoint une priorité du gouvernement d’Idriss Déby : la formation de la jeunesse tchadienne et son entrée dans le travail.
Le ministre français est également revenu sur les deux conventions de financement qui représentent près de 20 millions d’euros, en y ajoutant une dotation de 500.000 euros dans le cadre d’une convention avec l’ONG Alima pour la lutte contre la malnutrition infantile à N’Djamena. Signe de la vivacité de l’action locale, cette organisation intervient avant tout en soutien de l’excellent travail de l’ONG humanitaire tchadienne Alerte Santé. Ce point n’est pas anodin quand on connaît l’ambition d’Idriss Déby de donner le maximum d’autonomie au Tchad sur les questions de santé et d’éducation.
Le dernier sujet majeur des discussions, et non des moindres, a concerné la préparation de la table-ronde des bailleurs pour le Tchad, qui doit se tenir à Paris dans les mois à venir. Ce rendez-vous important doit permettre d’appuyer les initiatives de développement lancées par le président Déby Itno au moyen de financements internationaux. Le sérieux du président tchadien, régulièrement salué dans ce domaine également, n’occulte pas la nécessité de préparer ce rendez-vous avec minutie. Si le Tchad est soutenu financièrement pour ces investissements nécessaires au développement du pays et à l’amélioration de la qualité de vie de ses habitants, cela lui permettra de dégager des marges de manœuvre budgétaires fondamentales pour parer aux urgences.