La IVème République récemment instituée est d’ores et déjà placée sous les auspices d’une démocratie vivante et dynamique. Selon les deux hommes en effet, une « démocratie apaisée est l’une des solutions pour notre pays ».
Peu de détails ont fuité sur le contenu des discussions entre le président tchadien et celui qui se positionne comme son principal opposant. « Nous avons abordé beaucoup de problèmes. Mais, je vous dis déjà que le forum et la constitution n’ont pas été l’objet de nos discussions », a déclaré Saleh Kebzabo au sortir de son audience présidentielle. Interrogé sur la nature et le ton de l’entretien, l’opposant a déclaré : « Chaque acteur joue son rôle. Nous nous sommes bien compris sur un certain nombre de choses. La vérité a été dite. Ne pensez pas qu’on l’a occultée, que le président m’a caressé dans le sens du poil et que j’ai fait de même. Nous nous sommes dits des vérités en face et je pense que c’était utile pour l’avenir du pays ».
Au niveau de l’opposition, l’entretien entre Idriss Déby et Saleh Kebzabo a été diversement apprécié. Certains y ont vu une volonté de Kebzabo de les écarter et de se positionner de facto comme le leader de l’opposition ; d’autant plus que cet entretien intervient dans le cadre des discussions pilotées par Idriss Déby pour redonner de l’élan au Cadre national de dialogue politique, au sein desquelles l’opposition n’est pas parvenue à se mettre d’accord sur le contenu ni la méthode dudit dialogue politique.
Cela montre en tout cas l’approche fondamentalement démocratique d’Idriss Déby. Saleh Kebzabo s’est surtout illustré par une opposition frontale et non constructive aux récentes évolutions politiques du Tchad. Cela n’a pas empêché le président tchadien de s’assoir face à face avec lui. Plus que jamais, Idriss Déby a fait entrer la vie politique du Tchad dans une ère de dialogue démocratique, qui, s’il peut rester vif, est avant tout apaisé.