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Le dernier trimestre de 2017 aura été houleux entre le Tchad et les États-Unis. L’arrivée au pouvoir de Donald Trump et l’avènement d’une politique étrangère marquée par l’impulsivité et les revirements soudains ont causé beaucoup de tort à la relation entre Washington et N’Djamena. En premier lieu, l’ensemble des Tchadiens s’est retrouvé du jour au lendemain sous le coup d’une interdiction de voyager aux États-Unis. Cette décision a stupéfait diplomates et spécialistes de la lutte anti-terroriste, le Tchad d’Idriss Déby étant un allié extrêmement fiable. Plus récemment, le nom du président tchadien est apparu sans raison dans une sombre affaire de corruption internationale instruite par le procureur de New York. L’accusation n’a aucun fondement et ne tiendra pas longtemps devant un tribunal, l’affaire ressemblant beaucoup à une opération de déstabilisation.
Les motivations de l’administration Trump ne sont pas claires, même si une piste sérieuse existe avec le contentieux qui a opposé le gouvernement Déby à la multinationale américaine Exxon ces derniers mois. Le fait est que le président tchadien ne recule pas devant l’intimidation, même de la part d’une superpuissance.
Idriss Déby cherche néanmoins à mettre un terme à cette attitude agressive à l’égard du Tchad. En marge du sommet du G5 Sahel à Paris, il a rencontré le conseiller à la sécurité intérieure du président Trump, Tom Bessert. Les deux hommes se sont longuement entretenus, en particulier de la coopération sécuritaire entre les deux Etats, qui ont beaucoup d’intérêts en commun au Sahel. Parallèlement, Idriss Déby a accepté qu’une délégation américaine de haut niveau se rende au Tchad pour évaluer les différents aspects de la coopération entre le Tchad et les États-Unis.
Dans les faits, il y a peu de doute sur la convergence des intérêts américains avec la politique d’Idriss Déby en matière de lutte contre le terrorisme. Mais comme cette dimension semble plus servir de prétexte à l’administration Trump, il demeure prudent de ne pas s’avancer sur l’issue de ces pourparlers.