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Le gouvernement tchadien travaille sans relâche, à la demande d’Idriss Déby, au rétablissement des finances publiques du pays. La pression du Fonds monétaire international (FMI) est forte : que cela passe par une optimisation des recettes ou une réduction des dépenses, l’équilibre budgétaire doit être retrouvé. Le contexte économique maussade, toujours marqué par un pétrole à bas prix qui ne rapporte plus à l’Etat qu’une fraction de ce qu’il représentait dans le passé, doit être compensé par des mesures inédites.
Le président tchadien exige de tous les agents de l’Etat et des collectivités un comportement exemplaire. Il a répété à de nombreuses reprises son aversion pour les prévaricateurs et la corruption et n’a jamais hésité à joindre le geste à la parole. La maire de N’Djamena, Mariam Djimet Ibet, vient d’en faire l’expérience : elle a été suspendue de ses fonctions, ainsi que ses principaux adjoints, sa gestion de la municipalité étant gravement mise en cause par deux audits en cours.
Le premier, conduit par l’Inspection générale d’Etat, examine l’ensemble des aspects de la gestion de la maire. De nombreuses questions existent par exemple sur les pratiques en vigueur pour l’attribution d’usages de l’espace public (marché, aires de loisirs, etc).
Le second est piloté par l’Inspection générale du ministère des Finances et vise plus spécifiquement l’équipe municipale. Les salaires ont augmenté de manière sensible cette année au sein de la mairie alors que la fonction publique dans son ensemble consentait des efforts importants sur la rémunération des agents, dans le cadre des mesures d’austérité mises en place par le gouvernement. A l’inverse, la masse salariale de la mairie a explosé. En outre, un certain nombre de recrutements posent question. Les inspecteurs des finances sont en train de vérifier les diplômes et qualifications réelles de chaque agent de la municipalité.
La suspension immédiate de l’équipe dirigeant de la mairie au vu de ces manquements manifeste dans leur gestion des fonds publics est un signal fort de plus adressé par le président Déby. Au Tchad, nul n’est au-dessus des lois et tous doivent participer à l’effort collectif de redressement des finances publiques, qu’ils soient membres du parti du président de la République ou non.