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Billet de blog 27 avril 2018

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Le principal opposant d’Idriss Déby s’enferme dans une spirale d’exclusion

La séquence politique en cours à N’Djamena est particulièrement intéressante.

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Il y a deux mois, le président Déby semblait sur la défensive sur de nombreux fronts : les finances publiques étaient grevées par le poids de la dette contractée auprès de Glencore, les principaux syndicats étaient vent debout contre le dernier train de mesures d’austérité rendues nécessaires par un budget à bout de souffle, et le Nord du pays bruissait de rumeurs d’incursions armées en provenance de Libye. Certains observateurs commençaient même à s’interroger sur la capacité du chef de l’Etat tchadien à sortir son pays de ces multiples crises.

Aujourd’hui, à l’inverse, tout semble réussir à Idriss Déby : les grévistes ont repris le travail, Glencore a accepté un rééchelonnement très avantageux de la dette, le FMI a repris le versement de son aide budgétaire, et le projet de IVème République porté par le président est plus que jamais en marche suite à l’indéniable succès du Forum national inclusif. La vie politique tchadienne a trouvé un nouveau souffle avec ces évolutions très positives, qui trouvera sa pleine traduction au cours des élections législatives du mois de novembre.

Ces élections, promises par Idriss Déby lors des ses vœux de début d’année, permettront le renouvellement des députés tchadiens, mais seront également l’occasion de continuer de vivifier la scène politique. A titre d’exemple, le premier Ministre Albert Pahimi Padacké, qui verrait son poste dissous dans le cadre de la réforme constitutionnelle, va se lancer dans l’arène à la tête d’un nouveau parti, le Rassemblement national pour la démocratie au Tchad. Il se présentera à la députation dans la région de Mayo-Kebbi-Ouest.

Dans ce climat d’ouverture, difficile de ne pas noter le contre-pied choisi par Saleh Kebzabo. Celui qui se présente comme le leader de l’opposition à Idriss Déby dit travailler à une nouvelle coalition en vue de peser sur les élections législatives. Mais son approche est étonnante : alors qu’il réclame régulièrement la tenue d’un « dialogue inclusif », il a annoncé clairement que tout parti ayant participé au Forum national inclusif ne serait pas bienvenu au sein de sa nouvelle plateforme. Il n’est pas certain que cette vision pour le moins restreinte d’une politique inclusive lui apportera le succès dans les urnes.

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