La question de l’intégration en Afrique centrale est une préoccupation constante d’Idriss Déby. Le chef d’Etat tchadien fonde une partie de son influence à l’international sur une politique de voisinage habile et équilibrée. Renforcer les liens entre Etats et populations dans la sous-région est pour lui un enjeu majeur. Politiquement, c’est le gage d’une coopération renforcée dans des domaines cruciaux comme la sécurité et la lutte contre terrorisme et trafics. Économiquement, c’est une des clés du succès de l’agriculture tchadienne, résolument tournée vers l’export.
La Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) est de ce fait une instance dont l’activité revêt une importance particulière aux yeux du président tchadien. C’est l’outil fondamental du rapprochement et de l’intégration de la sous-région. Elle porte des projets structurants, notamment le programme d’ouverture des frontières pour les ressortissants de la CEMAC. En chantier depuis 2013, l’établissement de la libre-circulation des biens et des personnes tarde à se concrétiser, alors que c’est un enjeu fondamental, à l’heure où les groupes terroristes ou criminels se jouent des frontières.
Idriss Déby a déjà agi de manière décisive dans ce sens, en concrétisant un accord bilatéral avec le Cameroun qui a fait entrer en vigueur entre ces deux pays les principales mesures d’une convention de libre circulation régionale de manière anticipée. Ce faisant le Tchad et le Cameroun se sont érigés en exemple pour les autres Etats de la région.
Idriss Déby a convoqué pour le 31 octobre prochain un sommet extraordinaire de la CEMAC à N’Djamena. L’ordre du jour est simple : régler un certain nombre de nominations en suspens afin de pouvoir faire avancer le projet de libre-circulation. En rassemblant les chefs d’Etat de la région dans la capitale tchadienne, Idriss Déby compte peser de tout son poids pour que soient levées les dernières réserves qui pourraient exister sur ce projet.