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Billet de blog 19 juillet 2009

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Fort de café, la pastille qui n'était pas du chocolat

Le décor est hyper(marché), le péché est gourmand et le résultat pas brillant. Dans les allées de Carrouf', je tombe sur un stand où des boîtes rondes sont présentées et leur contenu exhibé sur un filtre à café (détail qui aurait pu me mettre la puce à l'oreille) : des pastilles d'une couleur marron.

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Le décor est hyper(marché), le péché est gourmand et le résultat pas brillant. Dans les allées de Carrouf', je tombe sur un stand où des boîtes rondes sont présentées et leur contenu exhibé sur un filtre à café (détail qui aurait pu me mettre la puce à l'oreille) : des pastilles d'une couleur marron.

Je m'approche, mon estomac me signifiant qu'à cette heure-là (14 heures) il serait temps de passer aux choses sérieuses car le ptit déj' est loin. Les pastilles rondes, qui pourraient me boucher un coin, ont l'allure d'une crotte en chocolat. De loin. Car, de près, on commence à se poser la question. Mais moi, ni une ni deux, je mets une pastille dans la bouche. Fort... de café!

L'air dépité et amusé, la vendeuse responsable du stand accourt d'un rayon où elle vantait "l'innovation"de la marque qui l'emploie: "Vous en avez mangé une ?", me demande-t-elle.

Avez-vous déjà été incapable de parler par la faute de café en poudre niché dans les moindres recoins dentaires et buccaux? Je ne le vous souhaite pas. Incapable de répondre, j'opinai donc de la tête. Elle sourit, prête à rire même, mais la politesse commerciale la retint. Gêné, je ne savais que faire. Elle me proposa un mouchoir en papier, que j'acceptai. Pendant que je peinais à extirper proprement de ma bouche les dégâts de "l'innovation", elle récita son cours, fit son métier quoi. J'étais piégé par le marketing, et par ma gourmandise. J'apprenais qu'une pastille équivalait à une dose de café pour une personne et qu'elle "fondait" une fois dans un filtre ou dans une cafetière italienne. "Plus besoin de mesurer la quantité avec une cuillère". Je songeais (car ne pouvais toujours pas prononcer un mot) : mais la dose ne peut pas s'adapter aux habitudes de chacun, et puis le prix au kilo doit être sûrement plus élevé qu'un paquet classique. D'autant que, mademoiselle, les pastilles oblondes dans une boîte ronde laissent forcément de l'espace vide ! Ce genre de boîte doit rapidement se vider...

Mes pensées ne purent se verbaliser qu'une fois tout le café moulu -ou presque- échoué sur le mouchoir en papier (blanc à l'origine). J'avais toujours un fort arrière-goût de m'être fait avoir. Finalement, je la remerciai poliment sans chercher à la contredire. On peut dire que je n'étais pas fier; elle doit toujours en sourire.

Plus tard, passant de nouveau devant le stand, je voyais d'autres gourmands faire des yeux doux aux fameuses pastilles. Bel appât! Mais eux se rendirent compte qu'il n'y avait rien à se mettre sous la dent ici...

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