CULTURE WEB. S'intéresser à Montpellier vue d'ailleurs sur le web c'est faire l'expérience d'un constat alarmant: la quasi inexistence de médium numériques en dehors des sites institutionnels. Il est surprenant de constater à quel point la ville manque de la visibilité de ses habitants sur la toile. Si la situation peine à changer, certains points sont pourtant encourageants.
Site de la mairie, de l'office de tourisme, des facultés ou de l'agglomération, difficile pour l'internaute étranger d'obtenir autre choses que des informations basiques ou générales. Trouver le bon resto du coin sans se ruiner, l'hôtel pas cher et sympa, les portes ouvertes sur le patrimoine...les sites contenant ces infos plus authentiques existent mais peinent à s'imposer online. Comme nous l'explique Fréderic Lemonnier fondateur du site participatif toutmontpellier.fr :« La cause principale est la difficulté à élaborer un espace visible sans moyens financiers conséquents. La mairie ne propose actuellement aucune aide au développement de projets web qui ont moins de deux ans pour ne pas investir inutilement. Le problème, c'est que c'est lorsque l'on débute qu'on a le plus besoin de fonds ».
Alors que les sites culturels participatifs montpelliérains bénéficient d'une audience conséquente (environ 100.000 visiteurs uniques par mois pour toutmontpellier.fr) ils peinent à établir des équipes pouvant vivre de cette unique activité. Jusqu'à il y a peu, le web était utilisé comme une simple fenêtre de communication pour la mairie. Jean Marie Bourgogne. Au vu de l'ampleur de la demande des habitants, on peut se demander si la mairie de Montpellier ne pâtit pas du manque de culture web participatif qu'on lui a souvent reproché. Haut courant a interrogé Jean Marie Bourgogne, chargé de mission pour Montpellier «Territoire numérique » qui confirme cette hypothèse:
les institutions n'ont pas la culture du web 2.00, ce web participatif qui permet aux citoyens d'être véritablement en interaction avec les pouvoirs publics et d'êtres acteurs des services proposés. Donner la parole aux citoyens fait peur et jusqu'à présent on parlait de participatif sans vraiment le mettre en oeuvre. Jusqu'à il y a peu, le web était utilisé comme une simple fenêtre de communication pour la mairie. Les choses évoluent cependant peu à peu avec des projets comme les ZAT et surtout Montpellier Territoire numérique dont je m'occupe.
text-indent: 25px">Montpellier Territoire numérique: une chance?
A travers « Montpellier territoire numérique » les projets web axés vers la culture et le participatif auront peut-être une chance d'exister. Grâce au volet intitulé « Montpellier innovation » la mairie promet de débloquer dès janvier 2012 des fonds d'aides. Si l'enveloppe allouée par la ville pour l'ensemble du programme est encore timide (quelques centaines de milliers d'euros), elle témoigne d'une volonté de rattraper le retard de la dites « surdouée ». Les promesses sont ambitieuses car axées vers le participatif. En témoigne la mise en place de l'open data (littéralement « données ouvertes ») que Montpellier est la seconde ville à mettre en place en France.
Ce concept né dans les pays anglo-saxons est marqué par une culture de la transparence et consiste dans le libre partage des données publiques. Tout un chacun peut utiliser les données en ligne pour créer des services gratuits. On peut d'ores et déjà imaginer une application mobile indiquant les lieux accessibles aux personnes handicapées, un relevé des caméras de vidéo surveillance ou encore un guide de Montpellier élaboré par ses propres habitants.
Cette réappropriation de l'espace public mais aussi du web pourrait permettre un essors sans précédent de plate-formes d'informations citoyennes. Promesse démocratique ou échec, la réussite tient surtout à l'implication des porteurs de projets et au courage de la mairie à continuer dans ce sens. Espérons que cela sera le cas.