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Victoire Ingabire Umuhoza est connue de beaucoup comme une femme courageuse. Elle a quitté sa famille, exilée aux Pays-Bas, pour retourner au Rwanda et se présenter comme candidate à la présidence en 2010. Elle fut arrêtée et condamnée à huit ans de prison, une peine qui fut portée à quinze ans après qu'elle eut fait appel devant la Cour suprême du Rwanda de cette décision. Elle fit appel avec succès devant la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples, qui a condamné le Rwanda d’avoir violé le droit à la liberté d'expression de Victoire Ingabire et son droit à une défense adéquate. Elle a été libérée en 2018 à la suite d'une grâce présidentielle, après avoir passé huit ans en prison, dont cinq en isolement. Bien qu'elle ait été privée de ses droits civils, y compris du droit de quitter le Rwanda, Victoire Ingabire n'a jamais abandonné son combat en faveur de réformes de la gouvernance de son pays par le biais d'un dialogue national hautement inclusif.
Une popularité indéniable : c'est ce que possède Victoire Ingabire.
Grâce à ses apparitions régulières sur les réseaux sociaux et les grandes chaînes de télévision internationales, ainsi qu'à ses publications dans les médias internationaux sur les questions de la politique rwandaise, démontrant constamment la nécessité de réformes de gouvernance par le biais d'un dialogue national hautement inclusif, la popularité de Victoire Ingabire et celle de son combat se sont progressivement accrues tant au Rwanda qu’à l'étranger. Elle a même reçu des prix internationaux pour ses efforts exceptionnels en faveur de la défense de la liberté et des droits de l'homme. Les déclarations publiques du président Kagame, dans lesquelles il affirmait que Victoire Ingabire était préférée par les étrangers, ont non seulement fait sa publicité, mais ont également révélé sa popularité.
Suite à son arrestation, sa popularité s'est manifestée.
Ainsi, après l'arrestation de Victoire Ingabire par les autorités rwandaises le 19 juin 2025 — une arrestation que Human Rights Watch a décrite comme l'un des exemples les plus récents des dangers auxquels sont confrontés les opposants politiques au Rwanda —, sa popularité s'est concrètement manifestée.
De nombreuses organisations internationales, y compris la Plateforme pour la démocratie africaine (PAD), ont condamné cette arrestation motivée par des considérations politiques et demandé à sa libération. L'organisation Liberal International, la fédération mondiale des partis politiques libéraux et démocratiques progressistes, qui a décerné un prix international à Victoire en 2024 a déclaré que la persécution de Mme Ingabire, mettait encore plus en évidence la dérive autoritaire du régime rwandais et devait alarmer les gouvernements démocratiques d'Afrique, d'Europe et d'ailleurs. L'Association espagnole des droits de l'homme, qui lui avait également attribué une distinction honorifique en 2019, a également appelé à sa libération. La Fondation Lantos, basée aux États-Unis, a publié une déclaration cosignée par dix différentes organisations, dans laquelle elles rappellent au président Paul Kagame que, alors qu'il cherche la paix avec la RDC, il doit également déclarer la paix avec ses rivaux politiques, en commençant par la libération de Victoire Ingabire. Parmi les autres organisations qui ont dénoncé son arrestation et réclamé sa libération, on peut citer le World Liberty Congress, ACATFrance, le Human Rights Foundation, etc.
L’arrestation de Victoire Ingabire a également provoqué des manifestations spontanées dans plusieurs pays, notamment à Bruxelles les 20 juin et 6 juillet, à Helsinki, en Finlande, et à Berlin le 17 juillet 2025. Une autre manifestation a été organisée à Paris le 26 juillet.
En réclamant la libération de Victoire Ingabire, ces manifestants défendent également le principe universel de la liberté d'expression, ainsi que le droit de chaque peuple à choisir librement ses dirigeants.
Victoire Ingabire n’est pas seulement une femme politique rwandaise; elle est devenue un symbole international de la lutte pacifique pour la démocratie et la justice. Son engagement sans relâche, son courage face à l’adversité et son refus de brader sa vision d’un Rwanda réconcilié, démocratique et prospère, contre des faveurs matérielles ou pour sauver sa peau, ont été remarqués.
Par conséquent, Les autorités rwandaises sont appelées à se conformer à leurs obligations nationales et internationales dans le traitement du cas de Victoire Ingabire. La communauté internationale est invitée à dénoncer la persécution de cette femme, figure largement reconnue pour son courage et son engagement en faveur de la paix et de la liberté d'expression au Rwanda, et à demander des comptes aux autorités rwandaises pour le traitement qu'elles lui infligent.