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Billet de blog 9 décembre 2021

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La France doit défendre l’égalité des chances en matière d’accès aux vaccins

Il faut réformer le système international de recherche et d’innovation, de propriété intellectuelle, de solidarité, de production et de distribution pour urgemment permettre de vacciner, protéger, dépister et traiter partout et tout le monde

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

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Dès le déclenchement de la pandémie, le Président Macron a tenu un discours mobilisateur en étant l'un des premiers à employer le terme de “bien public mondial” s’agissant des vaccins et autres produits de lutte contre ce nouveau Coronavirus. Cet engagement fort doit être salué. Il a  contribué à engager une dynamique internationale mais qui s’avère malheureusement insuffisante. 

Aujourd’hui, malgré ces efforts, et face à la multiplication des variants liés au COVID 19, la situation n’est plus tolérable. Nous ne pouvons nous satisfaire du fait qu’aujourd’hui près de 75% de la population soit entièrement vaccinée en France alors que seulement 6,3 % de la population de l’ensemble des pays à revenu faible n’aient reçu qu’au moins une dose. 56 pays, parmi les plus pauvres, n’ont pas atteint l’objectif de vacciner 10 % de leur population avant fin septembre 2021 et 73 ne parviendront probablement pas aux 40% recommandés par l’OMS d’ici à la fin de l’année. Le monde est clairement divisé entre les citoyens des pays qui ont les moyens de se protéger contre la pandémie, qui ont accès aux tests, aux vaccins et bientôt aux traitements et ceux qui restent à la merci de ce virus et de ses mutations. C’est le révélateur des limites d’une solidarité internationale et d’un multilatéralisme qui ne sont pas à l’épreuve des crises. Le virus a aussi été celui du repli sur soi.  

Nous, acteurs et actrices des diasporas ne pouvons accepter un niveau de disparités aussi criant entre notre pays d’accueil et nos pays d’origine. Nous, acteurs et actrices de la santé mondiale savons que tant qu’un tel fossé persistera, personne ne pourra prétendre avoir dépassé la menace sanitaire. Il apparaît de surcroît qu’à cause du manque de diagnostics, l’importance de la propagation du Covid-19 est largement sous-estimée dans certaines régions. Cela revient à fermer les yeux sur la circulation et les mutations du virus. Nous refusons d’imaginer qu’un nouveau variant, portant le nom d’un de nos pays d’origine, vienne nous replonger dans un cycle mortifère. Le dernier en date, Omicron, découvert en Afrique du Sud, est un nouvel avertissement de l’impossibilité de mettre fin à la pandémie sans réponse globale.  

De plus, au-delà des risques sanitaires, la poursuite de la pandémie accentue les inégalités économiques. Les entraves à la circulation des biens et des personnes justifiées par la lutte contre le Covid-19 pèsent de manière disproportionnée sur nos pays d’origine. Dans le même temps, les déplacements internationaux sont encore drastiquement limités et ne seront pas rétablis tant que le virus ne sera pas définitivement sous contrôle.  

Alors que la France et l’Union Européenne entendent aujourd’hui donner un nouveau souffle à la relation avec leurs pays partenaires et notamment le continent africain, elles doivent œuvrer pour l’accès équitable aux produits vitaux. Les initiatives prises à ce jour sont manifestement insuffisantes. La redistribution des doses de vaccins commandées en très grand nombre par la France n’est qu’une première étape. Aujourd’hui encore les doses arrivent au compte-goutte et sans la visibilité nécessaire pour permettre le succès des campagnes vaccinales. Le soutien apporté aux capacités de productions locales va aussi dans le bon sens mais ne changera pas rapidement les inégalités d’accès.. Il faut réformer le système international de recherche et d’innovation, de propriété intellectuelle, de solidarité, de production et de distribution pour urgemment permettre de vacciner, protéger, dépister et traiter partout et tout le monde.  

La France doit désormais soutenir encore plus fermement les initiatives en cours telles que l’accélérateur d’accès aux dispositifs de lutte contre le Covid-19 (ACT-A) et son volet vaccins COVAX mais aussi la proposition faite à l’OMC de suspendre temporairement les règles de la propriété intellectuelle le temps que durera la menace sanitaire. La pandémie à deux vitesses ne peut durer plus longtemps et ne doit plus jamais se répéter. 

FORIM -Réseau des diasporas solidaires

Action Santé Mondiale

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