Le 18 décembre, Journée internationale des migrant.e.s, nous rappelle chaque année que la mobilité humaine est avant tout une réalité vitale, riche et profondément humaine. À cette occasion, le FORIM — Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations — et l’ensemble du réseau des diasporas solidaires de France souhaitent rappeler une évidence trop souvent occultée : les diasporas sont des actrices à part entière du développement, de la citoyenneté et du vivre-ensemble. Elles sont des bâtisseuses de ponts, des passeuses de savoirs, des ambassadrices d’amitiés et de paix.
Depuis plus de vingt ans, le FORIM porte la conviction et est la preuve que les personnes issues des migrations internationales, ne sont pas de simples bénéficiaires de politiques publiques, mais des vecteurs de changement positif ici et là-bas. Il valorise la contribution de ses membres aux Objectifs de développement durable (ODD) à travers les transferts de compétences, les initiatives entrepreneuriales, les projets de co-développement et les actions de coopération territoriale.
Pour une vision plurielle et ouverte de la mobilité
En cette journée internationale, nous affirmons que ce rôle ne peut pleinement s’exercer que si la mobilité est pensée comme un droit fondamental, libre, fluide et multiple.
La Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) consacre la liberté de circulation comme un droit universel. Pourtant, trop de barrières, d’obstacles administratifs et de discours stigmatisants entravent encore les mobilités des diasporas.
Or, les parcours migratoires ne se résument pas à la fuite d’un pays dit « pauvre » vers un pays dit « riche ». Ils se déclinent en une multitude de trajectoires : engagements associatifs , missions d’expertise, études à l’international, création d’entreprises transnationales, volontariats, projets culturels, mobilités professionnelles, tourismes… Autant de circulations qui enrichissent les sociétés de départ et d’accueil.
Nos appels et nos propositions
Pour permettre à ces mobilités de déployer tout leur potentiel, nous appelons les gouvernements, les collectivités, les institutions et les partenaires à agir sur plusieurs leviers essentiels :
1. Favoriser la mobilité des jeunes
Une mobilité de la jeunesse qui se conjuguent, avec des dispositifs tels que « Etudes à l’étranger, Volontariats, Années de césure, Chantiers internationaux », qui ouvrent l’accès à l’interculturalité, à la rencontre, à la découverte du monde, à l’ambition et au rêve. Une mobilité de la jeunesse qui appelle à être renforcée et rendue plus accessible au plus grand nombre.
2. Reconnaître et rendre transportables les droits dans le double espace
Pour que la mobilité devienne un véritable levier d’action, elle doit s’appuyer sur la reconnaissance mutuelle des qualifications, des compétences et des statuts.
La Convention de reconnaissance de Lisbonne (1997) offre un cadre essentiel qui ne permet hélas pas dans les faits une évaluation réciproque des qualifications pour l’emploi: il est nécessaire de réinterroger les accords bilatéraux qui font obstacles à un développement humain durable.
3. Soutenir les dispositifs qui facilitent engagement, expertise et entrepreneuriat
le FORIM a souvent mis en place des programmes d’appui à l’engagement associatif, aux missions d’expertise et à la création d’entreprises transnationales dans un partenariat multi-acteurs avec les organisations des diasporas comme partenaires. Il faut désormais les amplifier, les pérenniser et les renforcer.
4. Construire des « territoires accueillants »
Les mobilités appellent à ouvrir une citoyenneté à la différence. Une vie dans la cité où la diversité est valorisée, où l’étranger n’est pas stigmatisé, où le racisme et la xénophobie sont fermement combattus, où l’engagement associatif n’est pas fragilisé.
La Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et de leurs familles (1990) rappelle ces principes. Nous appelons à en faire une réalité concrète sur nos territoires.
5. Repenser la notion de retour
Le retour dans le pays d’origine est une dimension naturelle, mais plurielle, des parcours de mobilité. Il ne peut être imposé, instrumentalisé ou conditionné à une aide publique au développement. Le retour doit rester un choix libre, inscrit dans une dynamique personnelle, professionnelle ou familiale.
Pour une société qui accueille, reconnaît et valorise
En ce 18 décembre, Journée internationale des migrant.e.s, nous rappelons que les mobilités des diasporas sont une chance pour nos sociétés.
Elles créent des ponts entre les peuples, contribuent à l’innovation sociale, économique et culturelle, et participent activement à la construction d’un monde plus solidaire.
Reconnaître pleinement leur rôle, garantir leurs droits et leur liberté de circulation, c’est défendre une vision humaniste et ouverte de nos sociétés.
C’est construire un avenir où l’ici et le là-bas dialoguent, s’enrichissent et s’élèvent ensemble.
MOBILISONS-NOUS !
Le FORIM soutient l'appel à manifestation de la Marche des Solidarités et des collectifs de sans-papiers, et s'associe à des dynamiques plus larges de mobilisation en solidarité avec les personnes migrantes.
🔗 Marche des solidarités – "JOURNEE SANS NOUS"
Le FORIM se joint également à l’appel à mobilisation du GT Migrations du CRID qui s'adresse spécifiquement aux organisations de solidarité internationale.
🔗 GT Migrations du CRID – Appel des organisations de solidarité internationale