En relisant les positions diverses des derniers jours depuis l'après 7 octobre et les évènements en Israël et Palestine, je me demandais si un effort de nuance n'était pas nécessaire pour observer et comprendre les (au moins...) deux côtés de la scène politique française sur le sujet Israël -Palestine.
J'incrimine un contexte politique français de diabolisation de la gauche dite radicale, de LFI et de celui qui reste son leader/inspirateur, climat renforcé, sans qu'il n'en soit besoin, par la plus grande part des médias francais.
Ainsi, si l'on est essentiellement bien face à deux camps politiques qui préparent les prochaines et futures élections, à coup de reproches immédiats et indignés sur un soutien dit et lu comme inconditionnel, ces deux camps n'etaient ils pas et ne sont il pas toujours traversés par plus de nuances dans leur analyses de fond, si ce n'est partant, dans leur positionnement ?
Pour simplifier : soutien inconditionnel du gouvernement français pour Israël, et à l'opposé soutien inconditionnel de toutes les forces et actions palestiniennes pour LFI.
En clair, on pourrait souhaiter se demander s'il s'agit maintenant clairement, et durablement, de deux camps qui s'affrontent s'agissant tant de l'approche diplomatique que des prises de positions, des soutiens direct et de la défense des Palestiniens ?
La nuance et l'ancien équilibre des positions tant diplomatiques que politiques françaises ne seraient t'il pas les premières victimes sinon directes au moins collatérales des affrontements des premiers jours de débats ?
Si LFI ne peut qu'être crédité d'un ancien et durable soutien à la cause palestinienne, peut il être durablement soupconné d'un soutien, sinon inconditionnel voire total, à l'ensemble des acteurs et forces, incluant leurs méthodes et mode de gouvernement local , de toutes celles qui se sont mobilisés dans l' attaque récente en territoire israélien. Si un soutien inconditionnel et total risquait de signifier caution à la violence totale qui s'est déversée, on doit oser dire non, tant d'ailleurs tous les acteurs de LFI ne sont pas sur cette ligne la, à l'image également il faut le dire du reste de la Nupes.
Pour les mêmes raisons électorales, cette fois-ci plus ambiguës, s'agissant pour certains d'alliés dans la Nupes et des écologistes, et pour d'autres, de forces du centre et opposées comme telles à cette alliance, en élargissant à ce qu'il reste de la gauche dite de gouvernement, la gêne a linima et parfois l'invective totale exprimées sint-elles uniquement mues par des arrières pensées électorales et peuvent-elles être lues autrement que comme un profond affaiblissement du partage des positions, sinon du soutien clair à une solution à deux états seule à meme de servir durablement la cause des Palestiniens de toute ou partie de la gauche française considérée cette fois comme un tout ?
Le simplisme et manichéisme des médias auront-ils eu raison de ces nuances et pire de ce qui va rester de perception de force morale des anciennes positions de soutien diplomatique en venant s'ajouter à l'effet délétère des concurrences politiques ?
D'un autre côté, doit on faire l'effort de considérer que les premières réactions diplomatiques de la France ainsi que ce qui serait lu comme le refus de vote d'une partie de ce qui aurait pû constituer une première résolution de condamnation plus forte à l'ONU valent un pivotement complet de la position diplomatique de la France et plus largement de la place de la France dans la politique au moyen orient ? Serait-il encore temps que le terme de soutien inconditionnel à Israël, qui historiquement, tant pour la gauche française que pour les gaullistes et certains de leurs héritiers, pourrait résider essentiellement dans un soutien à son droit à se défendre, ne devienne pas un flirt plus poussé avec d'une part les tendances franco françaises anti islam - voire anti musulmans - et une position également et globalement plus atlantiste, surtout si il n' etait plus assorti non seulement d'un rappel du droit des Palestiniens à disposer d'un Etat, mais surtout d'actions diplomatiques en ce sens, à défaut de déclarations gouvernementales sinon dans leur clarté au moins suffisamment nuancées dans leur séquencement ?