Dans sa lettre aux éditeurs, le Professeur Seibel souligne que le candidat des conservateurs avait plus de traits en commun avec Trump qu'il ne semble à première vue.
"Fillon se présente comme un double de De Gaulle, relativisant les rapports transatlantiques, faisant du charme en souhaitant des relations étroites avec le régime autoritaire russe en menant la France vers une nouvelle grandeur. Tout ceci n'est non seulement compatible avec la disposition de Donald Trump, mais est aussi de courte vue et contre-productif.
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Comme Poutine la pensée de Fillon pense en catégories de zones d'influence géopolitique. Il se sert de la lecture russe d'une OTAN tendenciellement aggressive.
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Fillon se présente comme un homme politique pragmatique terre à terre; mais quant à la Russie, sa conception politique est pleine d'illusions.
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Ceci jette une lumière révélatrice sur l'état de l'Union Europénne et les relations franco-allemands, si en Allemagne tous les espoirs se portent sur une victoire de Fillon en mai.
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Les idées de Fillon se trouvent en Allemagne moins chez les chrétiens-démocrates que parmi les sociaux-démocrates. (...) Eux sont prêts à mépriser la responsabilité de l'Allemagne pour la préservation de l'intégrité des États écrasés au cours du XXe siècle entre l'Ouest et l'est russe. Fillon ne fait nulle part mention de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
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Étonne alors non seulement la spécificité d'une coalition silencieuse qui unit la gauche allemande au candidat conservateur et celui-ci avec les admirateurs de Poutine parmi les populistes européens, mais aussi la volonté ferme de refuser la réalité qui l'accompagne. Ceci est d'ailleurs aussi une parallèle à la vision du monde post-vérié (postfaktisch) du nouveau président américain."