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Correspondant Libération - TV5 - RFI, Arnaud Dubus commente ici l'actualité thaîlandaise. Il nous parle notamment de la grande muraille de Thaïlande, la tentative de la junte militaire au pouvoir pour museler l'opposition sur internet.
Il évoque aussi le nouveau site web français d'information sur l'Asie : Asialyst.
Uttama Savanayna, ministre thaïlandais de l'information et de la communication a été obligé de reconnaître que le gouvernement envisageait effectivement de réduire le nombre de portails internet à un seul, contrôlé par le gouvernement.
En fait, ce communiqué n'avait pas été annoncé officiellement mais a été découvert par un internaute qui l'a diffusé sur les réseaux sociaux. Le 30 juin dernier, le ministère a ordonné à la police " de mettre en place un portail internet unique afin de contrôler les sites web inappropriés et de contrôler la circulation de l'information dans le pays depuis l'étranger via internet."

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Lorsque le projet a été découvert, il a été immédiatement critiqué via les réseaux sociaux. Le ministre a été obligé de reconnaître leurs intentions en soulignant qu'il ne s'agissait pas de violer le droit des citoyens thaïlandais à l'accès à internet. Il a précisé que les neuf autres portails appartenant à des entreprises privées ne seraient pas dissous.
Le ministre a précisé que le portail unique permettra de répondre aux besoins économiques de base mais ne serait pas utilisé à des fins de sécurité nationale. "Le gouvernement ne cherche pas à contrôler l'accès à l'information comme les pays communistes" a-t-il ajouté.
Wanchai Vach-Shewadumrong, directeur général adjoint de l'INET, un des principaux fournisseurs de services internet en Thaïlande, craint que cette réduction de portails internet conduise "à un contrôle strict du trafic internet similaire à ce que le gouvernement chinois est en train de faire". Il a proposé que tous les fournisseurs d'accès internat internet du royaume acceptent de coopérer avec le gouvernement pour filtrer ou bloquer tout contenu qui constiturait une menace à la sécurité nationale. Et si les fournisseurs d'accès refusent de coopérer, le gouvernement pourrait alors révoquer leurs licences d'exploitation.
Un autre problème est posé par le choix de l'unique fournisseur d'accès public, C.A.T. dont la compétence technique est l'objet de toutes les railleries des internautes thaïlandais.