FRANCE-CORSE (avatar)

FRANCE-CORSE

Abonné·e de Mediapart

49 Billets

0 Édition

Billet de blog 2 février 2015

FRANCE-CORSE (avatar)

FRANCE-CORSE

Abonné·e de Mediapart

Corse : Notre symbolique nationale galvaudée !

FRANCE-CORSE (avatar)

FRANCE-CORSE

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Suite à la libre opinion publiée sur notre site le 8 décembre dernier et intitulée « symboles nationaux : Tentatives de substitution », certains maires nous ont alertés, nous précisant qu’ils faisaient l’objet de sollicitations provenant de milieux nationalistes les invitant à ceindre – en lieu et place de l’écharpe tricolore et dans des circonstances officielles – une écharpe blanche sur laquelle est imprimée une tête de maure, comme insigne de leur autorité.

Cette démarche inadmissible relève de l’arsenal symbolique  et de la bataille idéologique engagée par les nationalistes de l’anti-France  (ceux qui, comme l’a dit le maire de Bastia, ne se sentent pas à l’aise dans le cadre national).

Ces derniers n’ont de cesse de vouloir tordre le cou à la République pour imposer leur propre symbolique, fruit de leur imagination.

Cela s’exprime par l’intention de substituer le chant d’église Dio vi salvi Regina à l’hymne national de la Marseillaise  dans les cérémonies  plus ou moins officielles, pour en faire un pseudo hymne corse (pourquoi ne pas en être resté dès lors au fameux culumbu de A Muvra de l’entre-deux-guerres, chant de guerre de leurs ancêtres spirituels Petru Rocca et compagnie !)

Les mêmes entendent nous imposer une  festa di a nazione (fête de la nation corse) le 8 décembre (avec semble-t-il l’aval de l’autorité académique pour ce qui est des facilités données à sa célébration dans les établissements scolaires), en lieu et place de notre fête nationale du 14 juillet.

Il en va de même pour la relégation du drapeau tricolore au profit du drapeau à la tête de maure, emblème régional dont les nationalistes demandent qu’il soit reconnu comme « coofficiel » (comme pour la langue !) et arboré en tant que tel lors des cérémonies publiques.

Trop c’est trop ! Et on ne peut que déplorer la complicité des élus qui abondent dans ce sens ou se laissent trop facilement convaincre, alors que parallèlement un certain nombre de maires républicains ne veulent pas que l’on puisse ainsi impunément galvauder notre symbolique nationale.

Il serait opportun qu’il y ait sur le sujet une prise de position officielle venant des services de l’Etat, d’autant que, plus particulièrement en ces temps dramatiques, le gouvernement est fermement décidé à resserrer les liens de l’unité nationale et à redonner tout leur sens aux valeurs et aux symboles de la République que les nationalistes s’acharnent à répudier.

ô Delacroix, ô Lamartine !

…façon ô Lameth, ô Robespierre, invoqués par le jeune Bonaparte !

Ne voit-on pas l’éditorialiste d’Arritti (Max, tonton Simeoni en l’occurrence) s’inspirant sans le dire de Tocqueville (De la démocratie en Amérique), pour faire l’éloge du communautarisme anglo-saxon en réaction contre « la une et indivisible », dont les trois couleurs sont le symbole. Ce sont pourtant les couleurs de 1789 et de la fête de la Fédération de 1790, celles que Napoléon empereur a conservées, alors que la Restauration devait en revenir au drapeau blanc fleur de lysée symbole du retour à la féodalité. Ce sont les couleurs de la Révolution de Juillet, celles de la liberté guidant le peuple de Delacroix. C’est en rendant hommage à la République enfin que lors de la Révolution dite de 1848, Lamartine dans une tirade célèbre gravait dans le marbre de l’Histoire notre emblème national :

« Le drapeau tricolore a fait le tour du monde, avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie. […] Si vous m’enlevez le drapeau tricolore, sachez-le bien, vous enlevez la moitié de la force extérieure de la France, car l’Europe ne connaît que le drapeau de ses défaites et de nos victoires dans le drapeau de la République et de l’Empire…. C’est le drapeau de la France, c’est le drapeau de nos armées victorieuses, c’est le drapeau de nos triomphes qu’il faut relever devant l’Europe. La France et le drapeau tricolore, c’est une même pensée, un même prestige, une même terreur au besoin pour nos ennemis. »

C’est celui – serait-on tenté d’ajouter dans la foulée – qu’on peut aujourd’hui jeter à la face des djihadistes assassins. Il a plus de poids et d’allant que le simple rappel du modèle de la démocratie occidentale auquel veulent s’en tenir les nationalistes dont certains, souvent du bout des lèvres, ont voulu marquer leur solidarités lors des événements dramatiques récents.

Soyons vigilants et ne laissons pas passer ce grignotage subversif. Quant aux maires qui s’en plaignent, France-Corse leur suggère de constituer (hors champ électoral) un groupement plus ou moins formel d’élus républicains, apte à réagir au coup par coup à ces formes de provocation.

France-Corse

Pour consulter tous nos textes et faire connaitre votre point de vue : www.france-corse.fr  

Pour nous écrire :   redaction@france-corse.fr

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’auteur n’a pas autorisé les commentaires sur ce billet