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Billet de blog 10 mars 2013

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MARTINIQUE, belle île de France...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Tu es Ile de France sans Paris en ton sein, tu es Madidina, autre Ile de beauté, si attachante que  dès que l’on te quitte, tu nous « nostalgie» déjà.

Tu es carte postale depuis que  Grande Dame Nature, inspirée,  a dessiné à chacun de tes contours, tes baies,  tes anses avec tes  plages caribéennes  de sable blanc, aux eaux chaudes et turquoises ou bien tes plages  plus tumultueuses, côté Atlantique.

Tu es l’île aux fleurs, à la végétation en luxuriance où volètent, entre autres, les éclatants colibris et les gourmands sucriers se nourrissant du nectar de tes fleurs.

Tu es  paradisiaque, lieu de délices où à l’ombre de tes cocotiers aux palmes écartées que les alizés courbent sur la mer, tu nous fais oublier pour un instant les réalités et  les cruautés de ce monde.

Tu es la Martinique, belle et aussi rebelle et de Fort de France à Sainte Anne, du Vauclin à Basse Pointe et de Grand Rivière à Schoelcher en passant par Morne Rouge, j’ai appris un peu de ton histoire et tu m’as bouleversé.

Le 15 juin 1502, Christophe Colomb te découvre et débarque au Carbet, ce qui fut le commencement de ta colonisation et plus tard de l’esclavage. Concernant la traite négrière, la visite du Château Dubuc, à la presqu’île de la Caravelle, ne peut laisser personne  indifférent.

J’ai frémi en visitant le mémorial de l’anse Caffard où le 8 avril 1830, venant du Golfe de Guinée, un navire négrier fit naufrage sur tes récifs et coula un soir de tempête. De nombreux esclaves y périrent. La traite était interdite en France depuis 1815 mais l’esclavage n’étant pas encore abolie, les survivants furent envoyés à Cayenne. Des statuts sortant de ta terre, d’une grande puissance symbolique rendent hommage à tous ces hommes rejetés.

En visitant Saint Pierre, j’ai découvert et imaginé le drame que tu vécus le 8 mai 1902 quand la Montage Pelée ensevelit de son magma et de ses cendres ton Paris des Antilles et les alentours.

Le 20 décembre 1959, à la suite d’un banal accident de circulation entre un martiniquais et un métropolitain, des émeutes éclatent avec une forte répression policière. Trois jeunes martiniquais sont tués par les forces de l’ordre. Ce fut une nouvelle blessure dans ton cœur et dans le cœur de tous ceux qui dénoncèrent cette répression dont ton vice-recteur, Monsieur Alain Plenel, père d’Edwy Plenel, qui fut rétrogradé par arrêté du général De Gaulle, au temps de l’oppression coloniale.

Cette année tu fêtes le centenaire de la naissance d’Aimé Césaire, homme politique et poète de la négritude, né à Basse-Pointe et qui a dit: « j’ai plié la langue française à mon vouloir-dire ».

Au fil des siècles, Madidina, tu as su brisé tes chaînes, ne te laisse plus aujourd’hui enchaîner, ne lâche rien. Par ton histoire, j’ai appris et tu m’as sensibilisé à ta culture, ton accueil m’a beaucoup touché.

J’ai écrit ce billet en aller simple pour offrir à chacune et à chacun, un bout de rêve et un morceau de soleil en ces temps gris et moroses.

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