
L’élection présidentielle de la République démocratique du Congo a eu lieu le 23 décembre. Et pourtant, les résultats ne sont pas encore connus à la date d’aujourd’hui. Leur proclamation a été reportée une fois et les Congolais craignent un autre report.
Et on commence à comprendre pourquoi la Commission électorale nationale indépendante (CENI) tarde à dévoiler le nom du président élu. L’explication tient au fait que le candidat de la majorité présidentielle, Ramazani Shadari n’a pu recueillir le nombre de voix nécessaires pour accéder à la présidence. Dans un premier temps, la CENCO a déclaré que l’élection a donné un gagnant, sans toutefois révéler de nom. Ensuite, une source bien informée proche de l’organisation a donné pour gagnant Martin Fayulu, candidat de l’opposition avec 63% des voix, suivi de Ramazani Shadari avec 18% et Felix Tshisekedi avec 17%.
Le problème du président Joseph Kabila est qu’il ne veut pas de Martin Fayulu. Si son candidat ne réussit pas, autant que ce soit Etienne Tshisekedi. Le moindre mal doit-il penser. On entend déjà qu’il y aurait des tractations pour faire avancer Tshisekedi aux dépens de martin Fayulu. D’ailleurs, la dernière déclaration de Tshisekedi tend à donner du crédit à cette éventualité.
Il a assuré Joseph Kabila qu’il pourrait rester dans le pays, jouir des tous ses droits et avantages et vaquer à ses occupations. Il a même proposé que Kabila puisse faire profiter le pays de son expérience en tant qu’ambassadeur extraordinaire de la RDC.
Mais est-ce vraiment ce que veut le président? On sait qu’il ne veut pas lâcher le pouvoir et qu’il a tout fait pour modifier la constitution pour s’octroyer un troisième mandat, chose qu’il n’a pas pu obtenir à cause de la mobilisation de l’opposition.
Dans ce contexte, il préférerait le chaos, qui pourrait lui offrir un prétexte pour annuler les élections et rester à la tête de l’Etat. Un Etat complètement défaillant. Le cafouillage que connaissent les élections est déjà une preuve que Kabila n’a rien fait pour le pays.