Communiqué de presse
Novissen le jeudi 17décembre 2015
1000 vaches :Novissen tire les conclusions de l’enquête publique
Novissen, association en lutte depuis 4 ans contre le projet industriel dit des 1000 vaches, a cherché à participer activement et en toute honnêteté à l’enquête publique proposée à la population par Madame la préfète Nicole Klein.
Novissen rend aujourd’hui publiques ses conclusionsdans un dossier de synthèse conséquent, qui ne se veut pas polémique mais cherche à partir des observations faites par les uns et les autres et les conclusions d’experts dans différents domaines à avoir une vision juste et argumentée du dossier.
Ce qui frappe, c’est d’abord l’immense intérêt de la population pour cette enquête qui a recueilli des milliers et des milliers d’avis. Tout le monde comprend que les enjeux sont importants à tous les niveaux : santé publique, environnement, économie agricole, avenir d’un territoire, condition animale…
L’avis qui sera rendu par les commissaires-enquêteurs, même s’il est facultatif, est selon Novissencapital et leur responsabilité très importante, à la hauteur de la mobilisation très forte constatée sur ce dossier.
Dans un premier temps,Novissen démontre sans ambigüité que le projet d’arrêté concernant l’extension de troupeau demandée par Michel Ramery par regroupement est très mal engagé.La SCEA Côte de la Justice est en pleine illégalité constatée par les services de la préfecture et les quatre troupeaux qui demandent à être regroupés en juillet 2015 n’existent plus à cette date.Comment dès lors donner un avis favorable à ce regroupement ?Comment peut-on regrouper des « troupeaux fantômes » ?
Dans un deuxième temps, Novissen apporte la démonstration que l’autorisation d’exploiter du 01/02/2013 qui limite l’exploitation à 500 vaches n’est pas respectée par le promoteur sous de multiples aspects.Comment compléter ce premier arrêté d’autorisation par un second alors que l’exploitant ne respecte pas ses engagements et foule aux pieds lois et réglementations ?
Dans un troisième temps, Novissen constate que ce projet après plus de 4 années de contestations diverses, est massivement rejeté par la population qui refuse ce mode de production industrielle et affirme par là même son aspiration à une véritable transition agricole dans le respect de l’agriculteur qui travaille, de l’animal qui produit, du consommateur qui achète, le tout dans un environnement qui ne doit pas compromettre la santé publique ni provoquer le dérèglement climatique.Comment encourager par un avis favorable ce que la population dans sa grande majorité rejette ?
Dans un quatrième temps, Novissen attire précisément l’attention sur les conséquences très néfastes de ce projet sur l’environnement notamment sur le manque de respect de l’eau, de l’air et de la terre. Novissen rappelle les graves problèmes et le mépris avéré pour la condition animale ainsi que l’impact très négatif sur le plan économique pour ce territoire de la Baie de Somme qui risque d’être privé de Parc Naturel Régional.
Dans un cinquième temps, Novissen étudie les conclusions decinq experts qui vont toutes dans le même sens : le dossier présenté par le promoteur est approximatif, contradictoire, manque de sérieux , souffre d’une absence d’études absolument alarmante et contrevient largement à la réglementation en vigueur. Pour résumer, c’est un travail véritablement « bâclé » qui n’a d’autre objectif que de régulariser rapidement une situation illégale .Comment émettre un avis favorable sur un tel dossier aussi peu rigoureux et lacunaire ?
La lecture des rapports sur la méthanisation et en particulier sur l'épandage des digestats montre des avis convergents sur les effets délétères de la présence de résidus de médicaments, de pesticides et autres additifs alimentaires qui se retrouvent en majeure partie dans les déjections, sont peu transformés par la biotechnologie et se retrouvent dans les champs lors des épandages. La présence de ces résidus et de leurs métabolites va perturber les microorganismes du sol, faire baisser l'efficacité des traitements et affecter la fertilité et les rendements. C’est un empoisonnement à terme de la terre.
Les résidus vont aussi migrer avec les eaux de ruissellement vers les cours d'eau et la Baie de Somme ou dans les nappes aquifères et affecter la qualité des eauxdéjà gravement impactée. C’est un véritable problème de santé publique.
Novissen indique aux Commissaires-enquêteurs les points qu’ils devront garder à l’esprit avant de prendre leur décision en leur âme et conscience :
1. L’illégalité reconnue et persistante de la SCEA Côte de la Justice concernant le nombre de vaches.
2. La production de documents trompeurs voire faux concernant les autres exploitants.
3. Le non-respect de la loi et de la réglementation par la SCEA Côte de la Justice.
4. Le manque de maîtrise technique du promoteur concernant le respect de l’air, de l’eau, de la terre, de la condition animale.
5. L'opacité permanente sur le fonctionnement et le suivi de l'exploitation, notamment sur son financement.
6. Les conséquences économiques désastreuses pour le territoire notamment pour l’emploi avec un Parc Naturel Régional en danger.
7. Leprojet de méthanisation incohérent et dangereux.
8. Lerejet massif de la population.
9. Lesconclusions des experts, toutesnégatives et qui montrent bien une modification substantielle de l'exploitation initiale.
Chacun des points ci-dessus à lui seul mérite selon l’association Novissen de donner un avis DEFAVORABLE au projet de demande d’extension de Michel Ramery.
Tout avis favorable, même avec des réserves, serait clairement pour Novissen et les milliers de personnes qui se sont exprimées lors de cette enquête publique ni plus ni moins qu’un encouragement à la délinquance économique et environnementale au moment où des engagements précis viennent d’être pris par la France à la COP 21.
Les dossiers complets remis aux commissaires enquêteurs sont disponibles à l’adresse suivante : www.novissen.com