Manuel Valls n'innove pas déjà BHL en son temps la sommait de se limiter à l'antifascisme, l'anticolonialisme et l'antitotalitarisme pour subsister encore. Sacré paradoxe, il s'agirait de revenir à des combats du siècle dernier pour moderniser un courant politique moribond.
Si la question n'était pas aussi chargée de menaces pour l'avenir de l'humanité il faudrait en rire. Bien sûr personne n'est dupe, pour Manuel Valls il s'agit d'obtenir que ceux qui prétendent croire encore aux valeurs de la gauche contribuent à son sabordage. Un peu comme l'équipage sabordant le navire avant d'être capturé par les pirates. La gauche n'aurait un avenir qu'en renonçant une à une à toutes ses valeurs. Une seule politique économique étant possible, être de gauche se résumerait à promouvoir le mariage pour tous et un vague antifascisme plus culturel que politique.
Je reconnais une seule vertu aux propos de Manuel Valls, il est clair que le combat contre l’extrême droite réclame un front uni de tous ceux qui rejettent ses thèses racistes ou xénophobes. Souvenons nous du parti communiste allemand mettant dans un même panier les nazis et les socio-démocrates et les conséquences terribles que cette politique eut pour ses militants. Mais cela fait un peu court pour bâtir un projet alternatif de société.
Il est clair que pour la droite du PS, de renoncement en renoncement, de la finance ennemie à la finance alliée, il n'y pas d'avenir pour la gauche qu'en cessant de défendre les thèses anticapitalistes sur lesquelles elle s'est historique ment fondée. En cela l'action de l'actuel gouvernement clarifie notre paysage politique et prépare un retour aux alliances au centre de la SFIO pendant la 4ème république, en fait il n'y a pas grand chose de nouveau sous le soleil. Enfin si, la quasi disparition au plan électoral de la gauche se réclamant du marxisme.
Il faut sans doute repenser une gauche au moins autant verte que rouge se projeter de nouveau sur le long terme avec un projet de société radicalement différent de celui dans laquelle nous vivons. Il faut oser imaginer une nouvelle utopie pour redonner un sens au combat politique au-delà de la défense du modèle social issu de la deuxième guerre mondiale.