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Billet de blog 1 mars 2013

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GUSTAV METZGER

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

//// GUSTAV METZGER /////

 Artiste écolo-block avant tout le monde, dont le geste emblématique demeure la South Bank Demonstration, réalisée à Londres en 1961. Entre happening et performance, Metzger pulvérise de l’acide sur une succession de toiles en nylon : en quelques vingt minutes, l’oeuvre d’art se crée en s’autodétruisant.  celle-ci déployée comme un écran devant la Tamise se dissout progressivement, faisant apparaître peu à peu la ville, comme une révélation de la réalité par l’anéantissement du dispositif ( voir vidéo).  Ce geste, pensé comme une réponse directe à la menace de l’arme nucléaire, marque alors une rupture radicale dans sa conception de l'art.

//// GUSTAV METZGER /////

http://www.lezebre.info/

 Artiste écolo-block avant tout le monde, dont le geste emblématique demeure la South Bank Demonstration, réalisée à Londres en 1961. Entre happening et performance, Metzger pulvérise de l’acide sur une succession de toiles en nylon : en quelques vingt minutes, l’oeuvre d’art se crée en s’autodétruisant.  celle-ci déployée comme un écran devant la Tamise se dissout progressivement, faisant apparaître peu à peu la ville, comme une révélation de la réalité par l’anéantissement du dispositif ( voir vidéo).  Ce geste, pensé comme une réponse directe à la menace de l’arme nucléaire, marque alors une rupture radicale dans sa conception de l'art.

Après avoir été une figure de proue de l'underground londonien dans les années 1960-70, Gustav Metzger appelle à une grève de l'art entre 1977 et 1980, en réaction à la tendance mercantile qui considère l'œuvre essentiellement comme un bien de consommation. “Le principe était d’appeler les artistes à être très actifs dans la compréhension de la marche du monde, et plus spécifiquement du monde de l’art”.  Il engage ensuite une série intitulée Historic Photographs, qui consiste à "récupérer"les clichés traitant des violences aveugles, liées à des conflits à forte charge géopolitique, comme la guerre israélo-palestinienne ou l'attentat d'Oklahoma City.
 

"L’art auto-destructif démontre la puissance de l’homme à accélérer le processus de désintégration de la nature " (G. Metzger).

Si la destruction demeure un élément central, elle ne peut se concevoir sans envisager les conditions de son renouvellement créatif: son œuvre, conçue comme génératrice de formes nouvelles, porte en elle sa propre autocréation.

Il expose sa première œuvre auto-générative à base de cristaux liquides le 8 janvier 1966 lors de son exposition personnelle à Better Books, à Londres. Placés entre deux plaques de verre insérées dans un projecteur de diapositives, ils sont mus d'un mouvement lent. Les cristaux colorés alternativement chauffés par la lampe puis refroidis régénèrent des images, aux formes et aux couleurs en constante évolution, mais non contrôlables.
Dans les années 1960 et 1970, Metzger réalise des projections psychédéliques pour les concerts des Cream et The Who. Quand Pete Townshend des Who fracasse sa guitare en plein concert, c’est devant une projection lumineuse de Metzger, faite de cristaux liquides et de filtres colorés.

Visionnaire, prophète, précurseur : les qualificatifs abondent pour désigner un artiste qui s’est intéressé un peu avant tout le monde à des sujets désormais incontournables. En 1972, à Sharja, lors de la première réunion de chefs d’état destinée à attirer l’attention de ces derniers sur l’avenir de la planète, Metzger réalise une pièce constituée d’une centaine de voitures déversant leurs gaz d’échappement à l’intérieur d’un immense chapiteau : cette installation  attire l’attention sur l’absurdité de nos comportements. Bien avant Kyoto et Copenhague, cette œuvre témoigne d’une rare sensibilité écologique et 40 ans plus tard, elle n’a rien perdu de sa force et de sa pertinence. Son art est un refus de l'oubli, d'assimiler, de passer à autre chose.

C'est bien plus tard, à l'occasion de sa première rétrospective au Musée d'art moderne d'Oxford, en 1998, que Gustav Metzger renoue avec les cristaux liquides. Il s'agit de cinq projections de grandes dimensions, désormais régulées par un système informatique conçu avec des ingénieurs. Les cristaux liquides réagissent toujours à la chaleur mais le processus d'évolution ainsi que leurs formes et couleurs restent incontrôlables. L'œuvre ainsi présentée invite le public à l'immersion dans la durée continue et dans un mouvement d'images aléatoires aux couleurs silencieuses.

Avec Supportive créée par Gustav Metzger, le macLYON renoue avec sa politique d’acquisition d’expositions inaugurée dès sa création en 1984.  Conçue à Londres pour le 3ème étage du Musée, mise au point et acquise en 2011, l’exposition est installée en 2013. Supportive est l’œuvre auto-créative la plus monumentale jamais créée par Gustav Metzger.
 
Elle  se présente comme la plus importante installation à base de cristaux liquides créée par l'artiste. Au moyen de sept projecteurs, Metzger conçoit  un dispositif composé d’un arc de cercle lumineux de 23 mètres de diamètre, dans lequel le spectateur se retrouve immergé dans une chorégraphie d’images, de lumière et de couleurs, orchestrée selon un cycle de vingt minutes. Créant ainsi un rythme équivalent en puissance au flux-reflux des vagues d’un tsunami, le désastre Japonais ayant grandement influencée la genèse de cette oeuvre. Franck Bonnéric

 MUSEE D'ART CONTEMPORAIN Cité Internationale - 81, quai Ch. de Gaulle - Lyon 6e   
 LATIFA ECHAKCH // HUANG YONG PING // GUSTAV METZGER : Du 15 février au 14 avril 2013

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