Les championnats d’Europe de Cyclisme sur route se déroulaient du 1er au 5 octobre 2025 sur les routes de l’Ardèche et de la Drôme. Une sélection d’Israël y était inscrite, ce que ne pouvait laisser passer en silence notre Association France Palestine Solidarité Ardèche-Drôme (AFPS 07-26), le groupe local affilié à l’AFPS nationale.
Malgré un dispositif de sécurité impressionnant, contrôles et fouilles au corps, confiscation de tracts et drapeaux, notre petit groupe a pu donner de la voix en soutien à son équipe favorite, bien qu’absente de la compétition : celle de Palestine (les curieux peuvent voir les images sur notre site web www.afps0726.org à la rubrique Actions du Groupe Local).
Le coup de grâce après l’arrêt de la Vuelta en Espagne, puis en Italie le bannissement de l’équipe Israël Premier Tech des courses cyclistes ? Depuis, son propriétaire a décidé de changer son nom et éliminer toute référence à Israël dans sa communication. Notre petite équipe n’espérait pas un tel succès… !
Les présidents des instances cyclistes responsables de la compétition, la Fédération Française de Cyclisme (FFC) et l’Union Cycliste Internationale (UCI), à qui nous avions écrit notre indignation avant l’épreuve, nous répondaient par courrier ou affirmaient par voie de presse que « le sport ne saurait être utilisé comme outil de sanction », il a «le pouvoir de réunir les gens dans un esprit de paix », et de «rapprocher les peuples ».
Nos questions posées en retour sont à ce jour sans réponse :
Pourquoi inviter à un championnat d’Europe un pays qui se revendique du Moyen-Orient au moment où la Cour Internationale de Justice a établi sa responsabilité directe dans le risque de génocide sur les Palestiniens, génocide reconnu par une commission d’expertise de l’ONU sur une population sans défense, et quand son dirigeant est sous mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre et crime contre l’humanité ?
Le président de l’UCI n’a eu aucun mal à justifier dans la presse l’interdiction des compétitions cyclistes pour la Russie. Pourquoi Israël aurait droit à un traitement différent ?
Le président de l’UCI refuse « d’entrer dans cette logique de politisation du sport ». Fort bien, mais alors pourquoi inviter une équipe dont le propriétaire, Sylvan Adams, proche du premier ministre israélien Netanyahou, se vante que l’inscription de ses coureurs est un « acte politique » dont le but est « d'améliorer l'image d'Israël » ?
Comment le sport peut-il rapprocher les peuples quand cette participation assure la promotion du génocidaire au moment même où il massacre celui qui n’est pas invité à la compétition ? Où est l’équipe palestinienne, combien d'athlètes sont-ils encore vivants ? L’état d’Israël lui a-t-elle seulement laissé des stades, ou même simplement des rues ou des routes qui ne soient pas un champ de ruines pour s’entrainer ? De quoi s'alimenter pour se maintenir au niveau physique indispensable pour une compétition ?
Depuis le temps que l’équipe représentant Israël participe à des compétitions sportives, les bombardements sur les civils ont-ils seulement ralenti, l’aide humanitaire est-elle entrée à Gaza ?
Sur les 65000 morts directs dont est responsable Israël depuis 2 ans, 20.000 sont des enfants. Vingt mille....Nous avons demandé aux deux présidents des instances cyclistes ce que disait leur conscience de ce nombre vertigineux. Et ce que dirait leur conscience si ces enfants avaient été français, s'ils avaient été israéliens. Seraient-ils toujours d’accord que le sport rapproche les peuples ? Ou les enfants palestiniens ont-ils moins de valeur ? Nous n’avons pas leur réponse à ce jour.
La paix entre les peuples par le sport est un slogan vide de sens sans une volonté de paix sous-jacente des parties en présence. Au cas d’espèce Israël n’a donné aucun indice qu’il cherchait la paix. Pendant les 5 jours de la compétition au rythme des tueries, l’état d’Israël aura tué environ 500 palestiniens, hommes, femmes enfants, sous les bombes ou du fait de la famine organisée. Et la colonisation et les assassinats en Cisjordanie n’ont pas été mis sur pause.
Inviter Israël à une compétition sportive garantit le blanchiment de ses crimes.
C’est le but recherché.
Franck Deboise
Association France Palestine Solidarité Ardèche-Drôme
www.afps0726.org