
Tout d’abord, je pense que ce procès est une sorte de mascarade. Effectivement, la dissimulation fiscale, qui semble avérée, si l’on se réfère au fait que les avocats des Balkany aient plaidé partiellement « coupable » sur ce point (mais pas sur la totalité de la dissimulation estimée), cela valait un bon redressement pour la période des 3 dernières années contrôlées (au delà il y prescription) et éventuellement une peine de prison (en principe avec sursis) pour organisation frauduleuse.
La réalité sur Patrick Balkany n’est pas une simple évasion ou dissimulation fiscale, je pense que chacun de nous le sait. C’est une méthodologie de racket financier sur les entreprises des Hauts de Seine et sur les prestataires qui ont travaillé pour les collectivités des Hauts de Seine depuis le début des années 90.
En plus d’être un « roi du clientélisme, Balkany était l’un des seigneurs du « pot de vin » en France et ceci se savait dans le monde du BTP, des fournisseurs d’équipements comme des prestataires de services. Il était quasiment impossible de travailler avec la Marie de Levallois ou le département des Hauts de Seine sans passer sous les fourches Caudines de ce cercle mafieux instauré par Charles Pasqua et dont on hérité plusieurs « lieutenants » comme Sarkozy et Balkany.
Ce dernier était devenu un des grands financeurs du RPR (devenu UMP).
Il est d’ailleurs évident que Balkany a été protégé par ses pairs durant toutes ces longues années, ce qui l’a rendu intouchable. Il a fallu que Jacques Chirac perde le contrôle de son empire et que l’ex RPR soit considérablement affaiblit pour que ce procès soit possible.
La part de revenus perçus et probablement dissimulés au fisc, par Balkany, est infime, comparée à la mane financière que son système mafieux a rapporté à la Droite française.
Alors, en terme de fraude ou de dissimulation fiscale, on peut imaginer qu’il eut été impossible de déclarer cet « argent sale » au Fisc français du simple fait de la façon dont il a été acquis.
C’est en ce sens qu’il s’agit d’une mascarade.
Bien évidemment, le chef d’accusation aurait dû être considérablement élargi tout comme la liste des prévenus. Le banc des accusés aurait du réunir, au minimum, Nicolas Sarkozy, Jacques et Bernadette Chirac , une bonne dizaine d’anciens cadres du RPR, mais aussi une centaine d’industriels comme Bouygues et Bolloré (Vinci) qui ont participé activement ou passivement à cette gigantesque ronde financière.
C’est bien évidemment le Ministère Public qui aurait du en être demandeur mais ce même ministère public représente encore les piliers de ces mêmes institutions du passé et je doute que l’indépendance de la Justice soit aussi étendue.
Dupont Moretti, qui est au demeurant un excellent (et médiatique avocat) me semble parler de cette forme de pudeur, ou plutôt de discrétion, dont Balkany a du faire preuve pour que sa défense reste globalement dans le strict sujet d’une dissimulation fiscale et ne d’étendre pas à l’arbre hiérarchique de la Droite française.
Il me semble que le procès « Juppé » comme celui de Jean Tiberi, avaient été la démonstration de cette même « pudeur », que nous appelons, en d’autres mots « la Loi du silence ».