Un reportage édifiant...
En trente ans, la psychiatrie publique a fermé 50 000 lits. Morts ou désocialisés, de nombreux patients ont fait les frais de cette politique. Ainsi, un tiers des sans-abri souffrirait aujourd'hui de pathologies mentales. «On a confondu la réforme de l'asile avec la destruction de l'asile», regrette le docteur Hervé Bokobza. Rue, foyer, hôpital et prison, les parcours se suivent, et se ressemblent. «On juge des gens et on s'aperçoit, une fois qu'ils sont arrivés en détention, qu'ils ont des maladies mentales», résume le vice-président du tribunal de grande instance de Paris.
Voir la vidéo intégrale: (supprimée par les médias officiels)
http://www.mediapart.fr/content/un-monde-sans-fous-ou-les-derives-de-la-psychiatrie#
Le documentaire s'ouvre sur une tombe, celle d'un homme de 42 ans mort dans la rue, faute d'avoir trouvé un lieu où vivre sa schizophrénie. Une entrée violente pour parler de la folie et des failles de la prise en charge.
Comment en est-on arrivé là? Quelles politiques médicale, sociale, judiciaire et économique sont à l'œuvre dans cette exclusion? La psychiatrie est-elle une discipline normative ou humaniste? A l'heure du tout sécuritaire et du tout mesurable, c'est à ces questions que répondent les témoignages et les entretiens de ce documentaire.
Je conseille aussi vivement la vidéo "entretien avec Roland Gori", professeur en psychopathologie, qui décrypte avec minutie le fonctionnement du système (en bas de page du site médiapart).