Parmi les lieux communs du langage qui continuent de rencontrer un certain succès dans notre classe politique, il y a l’expression d’ « écologie punitive ». Qu’elle désigne la taxation de certains usages ou la mise à l’amende de contrevenants, c’est toujours dans un discours qui les critique ou les dénonce.
Cette trouvaille rhétorique fait par avance de ceux et celles qui prônent l’usage de la contrainte (notamment légale et fiscale) dans la protection de l’environnement de vilains rabat-joie. Ce n’est pas par hasard que, sur le spectre politique français, elle s’entende surtout chez les libéraux (ou chez ceux qui culpabilisent de ne pas l’être assez et veulent donner le change).
Il n’empêche, savoir que le développement technologique et la vertu citoyenne ne remédieront pas seuls à la destruction du vivant ou à la consommation intenable des ressources naturelles est une chose. C’en est une autre de forger une expression nouvelle, que l’on espère de moins mauvaise foi qu’ « écologie punitive », mais qui à sa manière déstabiliserait les tenants et les tenantes de ce singulier « laissons faire, et tout finira par s’arranger ».