Bowie parlait de héros d’un jour, la machinerie électorale en prévoit deux tous les cinq ans pour le citoyen discipliné. Deux jours au cours desquels l’aspirant premier ministre en personne (chef des ministres, eux-mêmes chefs de leurs secrétaires d’état, eux-mêmes de leurs sous-secrétaires, eux-mêmes…) se prosterne à ses pieds, lui promettant monts et merveilles.
Quant aux 1823 jours restants (en principe et sans compter les années bissextiles), business as usual, on obtempère.
Cette fois-là *, il s’agissait d’élire un chef d’état. Qui s’en souvient parmi les héros de 2017 ?
Chef oui chef
Vu à la télé. Ils étaient onze. Onze vendeurs de savonnettes essayant de refiler leur camelote au bon peuple. Un genre de pub gratos pour un produit emprunté par Dieu en personne (suite à sa fameuse semaine de boulot et juste avant de prendre ses congés éternels) à nos amies les bêtes : la domination des uns sur les autres. Lire ici : "Moïse plaide coupable"
Ce chapitre des "Aventures de Moïse" vous rappellera, à toutes fins utiles, qu’il existe “703 entrées bibliques, tous testaments confondus, pour « chef », dont :
Exode 18:25
« Moïse choisit des hommes capables parmi tout Israël, et il les établit chefs du peuple, chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et chefs de dix. »
C’est trop bon d’être chef. Chef d’entreprise, de chantier, de famille, de projet, de produit, de service, de rang, de partie, de bande, de brigade, de bataillon, de cabinet, de cabine, de clinique, de département, de division, de file, de gare, de gang, de guerre, de groupe, d’inculpation (ha ha), de meute, de mission, d’orchestre, de quart, de quai, de rayon, de secteur, de travaux, de vente, de wagon, de zone, d’état, de n’importe quoi mais CHEF, cé – hache – œufs – effe ! C’est INDISPENSABLE. Sans chef on est perdus, nous autres citoyens immatures. Sans un Panurge sur le pont pour nous briefer, comment sauter efficacement par-dessus bord ?
Sinon, pour passer de l’état animal à l’état humain, de la chaîne alimentaire à la solidarité entre mortels, y a bien une solution, à condition de croire en soi et en les autres, animaux compris…