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Billet de blog 18 février 2019

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Séance de rattrapage ?

Les abstentionnistes en gilets jaunes se livrent-ils à une séance de rattrapage

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis des années, beaucoup se demandaient pourquoi la population était si passive, si résignée, pourquoi les mesures antisociales étaient si facilement acceptées, pourquoi la détérioration de notre environnement semblait une fatalité à laquelle on ne pouvait rien. La moitié de la population n'allait plus voter, en ne croyant plus à la représentativité des élus, déçus par des années de promesses non tenues. Et puis la révolte des gilets jaunes est arrivée. Enfin ! Les reculs imposés par le néo-libéralisme, l'arrogance des riches et les insultes envers les « riens » ont fini d'exaspérer la population. Lorsque des mesures destinées à appauvrir encore plus une classe déjà mal traitée afin d'enrichir une classe de nantis, menées par celui qui avait tous les pouvoirs pour continuer cette politique imposée par une oligarchie toujours plus affamée d'argent, s'est mis à provoquer cette classe populaire, la soupape a sauté.

Pourquoi, ayant attendu longtemps ce réveil et donc étant sympathisant de ce mouvement n'ai-je pas franchi le pas ? Pourquoi n'ai-je pas endossé un gilet jaune ? Pourquoi ne suis-je pas allé rejoindre les ronds-points, ni les manifs du samedi  alors que, au font de moi, j'espère que la révolte continue ? Peut-être parce-que j'espère que le monarque mis en place par une oligarchie de plus en plus sûre d'elle même, finisse par tomber tout seul ?

Non, la raison pour laquelle je ne suis pas disposé à rejoindre ce mouvement est une sorte de colère contre l'espèce humaine en général et contre les classes « inférieures » en particulier. je veux croire à la démocratie, qu'elle soit représentative ou directe. Nous avons obtenu le droit de vote. Nous avons le droit de donner notre avis sur les politiques menées et sur les programmes que les candidats nous proposent lors des périodes électorales. On peut, bien sûr, amener beaucoup d'améliorations à nos systèmes démocratiques, surtout chez nous où la 5ème république montre toutes ses lacunes.

Lors des dernières élections présidentielles, le programme d'un candidat me convenait. En pensant en priorité à mes petits enfants et au monde qu'on leur prépare, en ayant mauvaise conscience d'avoir bien vécu dans un système basé sur toujours plus de croissance et qui nous mène à la catastrophe environnementale, je souhaitais que ce système destructeur change. Maintenant. Il y a urgence, des voix s'élèvent même pour dire que déjà, il est trop tard.

Il y avait donc un programme qui répondait à mes attentes. Naïvement, j'ai pensé qu'il y avait encore une infime chance de changer le cours des choses, par les urnes. Je me suis donc engagé dans la campagne, j'ai collé des affiches, tracté sur les marchés, participé à des réunions etc... Je n'ai pas rencontré d'hostilité mais beaucoup de désintérêt pour les élections : « Non, s'il vous plaît, ne venez pas nous embêter avec la politique ! ».

Aujourd'hui, ces gens, je les retrouve habillés d'un gilet jaune. Il ne voulaient et ne veulent toujours pas faire de politique. Que font-ils si ce n'est de la politique en essayant de faire adopter par le gouvernement leurs revendications ? S'ils avaient lu le programme « L'avenir en commun » ils auraient vu que ces revendications d'aujourd'hui étaient inscrites noir sur blanc dans le programme de la FI. D'où ma colère. Je ne peux m'empêcher de penser qu'on a manqué une occasion, qui ne se représentera pas. Je n'ai pas participé aux législatives. La France a voté, les Français ont voulu Macron. Nous avons Macron et son monde. On dit que les peuples ont les dirigeants qu'ils méritent.

J'espère néanmoins que cette séance de « rattrapage » portera ses fruits. Des fruits rouges de préférence.

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