Seuls nos abonnée peuvent nous acheter
En commençant ce blog, je pensais mettre un titre comme : « Non à Mélenchon » ou « ce con de Mélenchon » afin de pouvoir être lu en ayant une chance d'apparaître sur la première page de Médiapart. La ficelle était peut-être un peu grosse.
Fred, mon voisin âgé d'une trentaine d'années faisait comme tout le monde. Après une journée de travail difficile, il s'informait des affaires de France et de Navarre en regardant les journaux télévisés ou les chaînes d'infos en continu, parfois il lisait le journal local, mais surtout pour regarder les avis de décés. Il est plutôt de gauche, non syndiqué mais toujours là lorsqu'il faut manifester. Inconsciemment, il voit bien que la société n'est pas juste, que les humains détruisent la planète, que cette croissance qu'on dit indispensable pour endiguer le chômage mais qui amène une sur-consommation ne pourra pas durer. Il a commencé à voter écolo, mais il se rendait bien compte que les mesurettes qu'il prenait pour dépenser moins d'énergie ne suffiraient pas à sauver le genre humain. Il y a 3 ans, par hasard, il a découvert Médiapart. Il s'est dit : « voilà un médiat indépendant du grand capital, un médiat qui n'essaiera pas de me convaincre que la seule et unique façon d'organiser le vivre ensemble ne peut être que le néo-libéralisme. » Il s'est donc abonné et n'a pas été déçu. Les journalistes étaient de vrais journalistes et en plus il y avait des blogs très intéressants. Il lisait souvent les commentaires dont certains amenaient la contradiction, parfois avec des excès bien sûr, mais étant tolérant, il se disait qu'il valait mieux cela que de ne pas communiquer.
Ce qui lui plaisait beaucoup dans Médiapart, c'était cette critique sans concession de la politique et de la divulgation de scandales, qu'ils soient de gauche ou de droite. Tout en étant un médiat avec des idées humanistes et socialistes Médiapart était très critique sur ce gouvernement et son virage libéral qui, s'étant fait élire sur des idées de gauche menait une politique de droite contraire aux intérêt du peuple. Ceci l'amena à penser que cette critique était utile, mais comment changer ce système, quelles solutions ? Médiapart était un site d'information, pas un parti politique. Alors il découvrit quelqu'un qui avait un projet pour changer le système, pour changer la constitution, pour faire la révolution citoyenne, pour faire de l'éco-socialisme. Fred ne croyait pas aux miracles, il ne croyait pas à l'homme providentiel, il savait simplement que s'il y avait une chance de changer cette politique néo-libérale tant décriée dans les articles de Médiapart il fallait peut-être encourager cet homme.
Et puis sont arrivées les désillusions. Il ne s'était pas attendu à ce que Médiapart se fasse le porte-paroles de Mélenchon, mais il n'a pas compris qu'il fasse une campagne contre lui, d'abord par des articles partisans de certains de ses journalistes et ensuite en mettant systématiquement sur la page d'accueil les blogs lui étant défavorables. Peut-être Médiapart a ses raisons de ne pas aimer Mélenchon, mais Fred aurait aimé que la direction s'en explique en amenant des arguments objectifs. « Seuls nos abonnés peuvent nous acheter » En tant qu'abonné Fred se demande qui est acheté et qui est vendu ? On ne peut pas critiquer une politique gouvernementale en expliquant qu'elle n'est pas de gauche et combattre ceux qui proposent une vraie politique de gauche. Mais peut-être aurais-je dû appeler mon personnage Candide au lieu de Fred.