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Billet de blog 12 octobre 2011

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Ma préférence va à François Hollande

Par François de Rugy, député écologiste de Loire-Atlantique. Avant le premier tour de la primaire citoyenne organisée par le Parti Socialiste, j'avais expliqué avec Jean-Philippe Magnen, vice-président écologiste de la région Pays de la Loire, tout l'intérêt que nous portions pour ce processus démocratique novateur.

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Par François de Rugy, député écologiste de Loire-Atlantique. Avant le premier tour de la primaire citoyenne organisée par le Parti Socialiste, j'avais expliqué avec Jean-Philippe Magnen, vice-président écologiste de la région Pays de la Loire, tout l'intérêt que nous portions pour ce processus démocratique novateur.

J'avais la conviction qu'il y aurait beaucoup de monde à se déplacer. 2,7 millions de votants, c'est un incontestable succès. Contrairement à ce qu'avaient cru pouvoir annoncer des oiseaux de mauvais augure, ce ne sont pas les sondages qui ont imposé un quelconque vote. C'est le vote qui est venu confirmer une tendance constatée dans les études d'opinion (le fait que François Hollande soit largement en tête) ou au contraire infirmer d'autres hypothèses - la percée d'Arnaud Montebourg en est la manifestation la plus éclatante.

A quelques jours du deuxième tour, j'entends dire beaucoup de choses sur l'attitude supposée des écologistes. Certain-e-s responsables de mon mouvement disent « en off » que les sympathisants voire les militants écologistes seraient allés voter en masse pour Martine Aubry. En fait, nul n'en sait rien, puisque le vote est secret. Certaines personnes ont en effet exprimé leur préférence pour la première secrétaire du Parti Socialiste. D'autres – moins visibles – disent être allés voter pour Arnaud Montebourg.

Pour ma part, je ne suis pas allé voter, par fidélité à mon soutien de longue date à la candidature d'Eva Joly. Si j'étais allé voter, je crois que j'aurais moi aussi été tenté d'apporter ma voix à Arnaud Montebourg. Je partage avec lui l'idée que la dérégulation du commerce mondial – avec son cortège infini de délocalisations – rend impossible à terme toute politique de progrès écologique, social et même économique. J'ai apprécié sa volonté de remettre de l'éthique dans la politique lorsqu'il a fait un rapport sur la situation du PS des Bouches du Rhône – rapport qui a alors été enterré par la première secrétaire du PS.

Mais aujourd'hui, la question qui est posée par les primaires est de savoir qui permettra en tant que candidat au deuxième tour de l'élection présidentielle puis en tant que Président de la République, la constitution d'un rassemblement majoritaire de la gauche et des écologistes.

Pour cela, je choisis sans hésiter François Hollande. Comme je l'ai dit avant le premier tour de cette primaire, le choix n'est pas d'abord politique (les deux « finalistes » ont peu ou prou le même programme). Le choix est d'abord un choix de personne.

Je connais François Hollande depuis près de 5 ans. Dès que j'ai été élu, en juin 2007, j'ai pu avoir avec lui des discussions. J'ai vu ses évolutions. J'ai constaté qu'il avait tiré les leçons du double échec : celui de la gauche plurielle en 2002 et celui de 2007. Il est important de savoir tirer les leçons de ce qui n'a pas marché lors de ces deux précédentes élections, tant sur le fond de ce qui est proposé aux Français, que sur la méthode, notamment dans l'incapacité - répétée en 2002 et 2007 - à construire une coalition entre socialistes et écologistes. Je n'ai jamais entendu Martine Aubry faire ce bilan, notamment pour l'élection de 2002, alors qu'elle avait été une actrice de premier plan du gouvernement de la gauche plurielle.

J'apprécie François Hollande d'un point de vue humain. Il sait dialoguer et être à l'écoute et je crois que son lien avec les Français vient aussi de là. Enfin, j'ai constaté qu'il n'avait pas varié sur ses engagements, contrairement à la réputation qui lui était parfois faite. Il n'a pas varié dans l'affaire Strauss-Kahn. Il n'a pas varié dans son choix de faire de la réforme fiscale la seule solution juste pour résorber le déficit tout en donnant à l'Etat de nouvelles marges de manoeuvre. Il n'a pas varié dans son orientation pour la jeunesse.

Il a réaffirmé dans toutes ses interviews comme dans son livre qu'il souhaitait constituer une coalition avec les écologistes, coalition parlementaire et gouvernementale, fondée sur des compromis négociés plutôt que sur des choix imposés par le principal parti de la coalition (le PS en l'occurrence). Il a toujours rappelé qu'au-delà des nécessaires accords électoraux pour 2012, la garantie d'une représentation équitable des partenaires au sein de cette majorité était l'adoption d'une part de proportionnelle pour les élections législatives.

Parce qu'il s'est préparé longuement, François Hollande est prêt pour cette campagne présidentielle. Il est prêt pour être Président de la République. A chacune et à chacun d'en décider au deuxième tour de cette primaire. Et ensuite, la campagne présidentielle reprendra son cours « normal » avec des candidat-e-s portant chacun-e de vrais projets différents : les écologistes avec Eva Joly, les communistes avec Jean-Luc Mélenchon, les centristes avec François Bayrou et les socialistes avec...

Retrouvez l'ensemble de l'action parlementaire de François de Rugy sur son site internet.

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