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Billet de blog 30 septembre 2011

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D'une primaire à l'autre, un même objectif: l'alternance!

Par François de Rugy, député écologiste de Loire-Atlantique et Jean-Philippe Magnen, vice-président du conseil régional des Pays de la Loire, membre de l'exécutif national d'Europe Ecologie - Les Verts

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Par François de Rugy, député écologiste de Loire-Atlantique et Jean-Philippe Magnen, vice-président du conseil régional des Pays de la Loire, membre de l'exécutif national d'Europe Ecologie - Les Verts

" Au terme d'une consultation ouverte au-delà des militants du parti, au début de l'été, nous avons fait d'Eva Joly la candidate écologiste à l'élection présidentielle de 2012. Cet automne, c'est au tour des socialistes de désigner celle ou celui qui se présentera aux suffrages des Français, dans le cadre d'un vote ouvert à tous ceux et toutes celles qui "se reconnaissent dans les valeurs de la gauche".

Ces deux événements sont de vraies avancées démocratiques : faire du débat une richesse et une source de clarifications, pour offrir aux citoyens le choix des candidat(e)s, voilà une rupture avec la tradition de l'homme providentiel, ou du "leader naturel" - une tradition désuète et totalement déconnectée des aspirations des Français. Et avant même les résultats de la consultation organisée par le PS, il est une chose dont on peut être certains : jamais les candidats écologiste et socialiste à une élection présidentielle n'auront été désignés par un corps électoral aussi large, et aussi ouvert. Quel contraste avec le culte de la personnalité perpétué par le Modem, l'UMP et le FN, ou avec les petites manœuvres d'appareils auxquelles se livrent les amis et ennemis de Jean-Louis Borloo ! Que les candidats potentiels confrontent leurs propositions, mais également dévoilent leurs personnalités, avant de se voir confier la responsabilité de porter leur message devant les Français : voilà qui est sain et témoigne d'une évolution positive de notre vie politique. Prenons le pari que, malgré ses critiques gênées et bien souvent intellectuellement malhonnêtes, la droite elle-même, comme souvent avec retard, prendra le train en marche en 2017.

Mais nous n'en sommes pas là, et l'actualité du moment, c'est la désignation du ou de la candidate socialiste. Chez les militants et sympathisants écologistes, des questions se posent : cette primaire est elle "l'affaire des socialistes", ou nous concerne-t-elle aussi ? S'y intéresser, la commenter, voire y participer, n'est-ce pas un risque d'affaiblir notre candidate ? Et, dans le même temps, ignorer ce débat, se tenir à l'écart du choix du candidat socialiste, n'est-ce pas se priver d'une possibilité de faire entendre la voix des écologistes, et d'affirmer leur présence ?

Nous n'avons pas l'habitude de nous cacher derrière notre petit doigt : chacun sait que la probabilité la plus forte est qu'au second tour de l'élection présidentielle, le choix soit entre Nicolas Sarkozy et le ou la candidat(e) socialiste. Nous sommes de ceux qui pensent que cela n'est pas une règle intangible, et que les réponses de l'écologie sont devenues aujourd'hui globales, et aptes à embrasser tous les domaines de l'action politique. Oui, nous pensons très sérieusement qu'un jour viendra où un candidat écolo sera en mesure d'accéder à l'Elysée, peut-être même - qui sait ?- à l'issue d'une primaire commune à la gauche et à l'écologie. Nous sommes déterminés à tout faire pour que ce jour arrive le plus rapidement possible, et convaincus que plus forte sera Eva lors de cette élection présidentielle, plus rapidement ce jour viendra. Eva possède des qualités personnelles et politiques qui feraient d'elle une excellente Présidente de la République française. Nous l'accompagnerons de toutes nos forces dans ce combat.

Mais l'ambition pour ses idées, et la volonté de voir profondément renouvelée la vie politique n'interdisent pas le réalisme : parmi les militants et sympathisants écologistes qui veulent l'alternance, nous en connaissons beaucoup qui ont l'intention de participer au choix de celui ou celle qui pourrait être l'adversaire du Président sortant le 7 mai prochain : leur raisonnement est légitime.

Les militants, sympathisants et électeurs écologistes doivent écouter leur conscience, et se sentir libres de leur choix de citoyens. Il nous arrive souvent d'en rencontrer qui nous font part de leurs doutes, et de leurs hésitations. Nous écrivons ici ce que nous leur répondons toujours : Que celles et ceux qui veulent peser sur le choix du candidat du PS, et peut-être sur celui du successeur de Nicolas Sarkozy participent à la primaire : c'est leur droit. Que celles et ceux qui préfèrent rester concentrés sur la campagne d'Eva et craignent de se voir "récupérés" restent chez eux les 9 et 16 octobre : nous le comprenons. L'essentiel, et de cela nous en sommes convaincus, c'est que pas une et pas un ne manquera pour porter, avec Eva, la voix de l'écologie dans la campagne présidentielle.

Dans cette primaire que les socialistes ont voulu "citoyenne" et non seulement "socialiste", que chacun joue son rôle.

Pour notre part, nous ne participerons pas personnellement au choix du candidat issu de la primaire organisée par le PS. Parce que nous sommes des élus, nous mesurons que cette démarche pourrait donner lieu à une exploitation. Mais nous entendons bien mettre à profit toutes les occasions qui nous sont offertes pour amener les candidats ou leurs soutiens - qu'il s'agisse de collègues parlementaires socialistes ou des élus locaux - à clarifier leurs positions sur des questions qui sont au cœur des engagements écolos - sur l'énergie, les transports, l’éducation, l'économie sociale et solidaire, les règles à imposer aux acteurs financiers, les relations internationales, mais aussi sur les institutions, la question du non-cumul des mandats, les modes de scrutins... .. Non pour nous transformer en "agence de notation écolo" des candidats, mais pour permettre de mieux cerner les engagements des candidats potentiels sur ces questions. Et, à chaque fois que nous y serons invités, comme ce fut le cas pour l'un d'entre nous pour la réunion publique de François Hollande, et pour l'autre à la visite de Martine Aubry, nous nous rendrons aux invitations qui nous seront faites par les candidats de passage à Nantes.

Par cette présence bienveillante, qui ne retire rien à notre indépendance et à notre identité écologiste, nous voulons clairement signifier que, au-delà de la richesse des différences que nous affirmerons au premier tour de l'élection présidentielle et sur lesquelles nous demanderons à nos concitoyens de s'exprimer, les écologistes partagent avec les socialistes - et avec d'autres, démocrates, républicains et femmes et hommes de la "gauche alternative" - un même objectif, et une même ambition : mettre fin au Sarkozysme et écrire ensemble une nouvelle page dans la vie des Françaises et des Français."

Retrouvez l'ensemble de l'action parlementaire de François de Rugy sur son site internet.

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