A la faveur d'une protestation d'Edwy Plenel contre le traitement que lui inflige ces jours-ci LCP, j'ai publié en commentaire un résumé de cette affaire, comprenant la republication de l'article incriminé et le tout est resté en ligne. Je le reproduis ci-dessous pour lui assurer la plus large diffusion possible, dans l'intérêt de tous.
===============================================================================================
- 09/01/2017 09:03
- Par François Delpla
Dans mon espoir invétéré que Mediapart dépasse enfin la frilosité induite par ses positions va-t-en-guerre de 2013
pour cause de bombardement chimique attribué sans preuve,
médite sur la dépublication inouïe d'un billet de blog dans un espace personnel d'abonné qui s'en était suivie un an plus tard,
tire les leçons de cette crise avec des excuses suivies de réformes
et soit ainsi plus fort pour dénoncer l'attitude récente de Marie-Eve Malouines,
je me décide à publier
1) le message d'explication reçu d'une rédactrice
============================================
Cher François Delpla, cher abonné
Votre billet du jour, mettant en cause Thomas Cantaloube, journaliste à Mediapart, se place en contradiction avec notre Charte de participation (à lire ici) et a donc été dépublié.
En effet, notre Charte précise : « Insultes, invectives, injures, harcèlement, dénigrement et propos de nature diffamatoire, envers tout contributeur comme envers Mediapart et sa rédaction, n’ont pas leur place sur Mediapart » et poursuit : « Les contributions révélant des propos injurieux, diffamatoires et/ou dénigrant envers un autre abonné, nommément cité ou précisément identifiable, ou un journaliste de Mediapart ou envers l’entreprise Mediapart pourront être supprimées sans préavis, sans préjudice de la mise en œuvre d’autres actions y compris judiciaires. »
Vous comprendrez qu'accuser un journaliste, quel qu'il soit, de pratiquer la « désinformation» constitue une mise en cause grave de son intégrité professionnelle.
Bien à vous
=========================================================
2) Ma réponse
==========================================================
21 août 2014 Par François Delpla
Bonjour
Je ne supposais pas que notre débat vieux d'un an sur la frappe chimique de Damas puisse déboucher sur une aussi brusque escalade et, dans ma confiance, je n'avais pas pris le temps de sauvegarder mon message, qui n'accusait pas votre confrère de désinformation, avec ou sans guillemets. De fuite, bien plutôt, et j'étais loin de dire que cette attitude lui était propre.
Je vous serais donc obligé de me renvoyer ce texte
et, bien sûr, de rapporter votre décision.
Cordialement tout de même
fdelpla
=================================================================
3) Le billet incriminé (renvoyé sans commentaires par ma correspondante après la présente)
=====================================
Thomas Cantaloube : "la Syrie l'a tuer" ?
21 AOÛT 2014 | PAR FRANÇOIS DELPLA
21 août 2013-2014 : Hollande droit dans ses bottes, mais où est passé Cantaloube ?
Le deuxième disciple de GW Bush à la tête de l'Etat français ose se targuer dans Le Monde d'avoir eu raison un an plus tôt dans sa ferme décision de bombarder Damas, remise en cause in extremispar un sursaut de l'opinion publique et de la classe politique dans les deux grands pays anglo-saxons :
« La communauté internationale porte une responsabilité très grave dans ce qui se passe en Syrie […] Si, il y a un an, il y avait eu une réaction des grandes puissances à la hauteur de l’utilisation des armes chimiques, nous n’aurions pas été face à ce choix terrible entre un dictateur et un groupe terroriste, alors que les rebelles méritent tout notre soutien. »
Le président par intérim sous-entend sans l'affirmer que Bachar el-Assad avait ordonné l'usage des gaz. Mediapart se targuait pour sa part d'en détenir la preuve, qu'il n'a toujours pas daigné publier. Mais le pompon revient une fois encore au rédacteur le plus en pointe dans la désinformation d'il y a un an, qui a osé titrer l'un de ses derniers articles "L'Irak m'a tuer" http://www.mediapart.fr/journal/international/030814/lirak-ma-tuer . Il y épingle les journalistes américains qui se sont déshonorés en soutenant la croisade de Bush par la reproduction docile des mensonges y afférents. Et ne daigne répondre goutte aux commentaires qui lui rappellent sa propre prédication belliciste.
Quant à la rédaction, elle se fend d'un article très détaillé sur l'interview de Hollande qui ignore la citation ci-dessus :http://www.mediapart.fr/journal/france/200814/hollande-fait-sa-rentree-sans-changement?onglet=commentaires .
=================================================================
D'autre part, je constate aujourd'hui que les allusions à cette affaire que j'avais faites sur mon blog, sans aller toutefois jusqu'à republier le billet, ont été effacées avec méthode après être restées longtemps en ligne.
J'attends aujourd'hui d'un média qui se pique de déontologie
- qu'il clarifie enfin sa position et, soit apporte les preuves de l'origine bacharienne du bombardement, soit reconnaisse s'être imprudemment avancé;
-qu'il reconnaisse avoir pratiqué une censure énorme et abusive à l'encontre d'un abonné irréprochable.