En cette fin de 2012, le sectarisme semble faire tous azimuts des progrès galopants, et enrôler allègrement l’histoire, dont les praticiens doivent être particulièrement en garde contre les tentatives de récupération.
Le site suisse "Mecanopolis", complaisant envers le régime iranien et présentant l’Etat d’Israël comme un pur et simple "camp retranché occidental", analogue à celui de Dien-Bien-Phu et promis au même sort, fait rédiger un article sur la question par Robert Bibeau, maoïste canadien. Ce dernier utilise sans vergogne une partie de l’argumentaire négationniste. Il ne nie pas le génocide des Juifs par les nazis, mais invente que son histoire aurait consisté, de façon très majoritaire, à le privilégier en niant ou en laissant complètement dans l’ombre les autres victimes du nazisme.
La vérité est assez différente : c’est pour Hitler que le peuple juif, ou ce qu’il appelait ainsi, incarnait le mal et devait en être puni dans le moindre de ses représentants. Les autres victimes du nazisme étaient soit judaïsées (comme les communistes, Roosevelt, Churchill etc.), soit persécutées comme représentatives d’une "décomposition" induite par la Juiverie (handicapés, homosexuels, artistes "dégénérés"...), soit fâcheusement corruptrices du sang "aryen" (Tziganes) ou usurpatrices de terres dont les Aryens avaient le plus grand besoin pour lutter contre les Juifs (Slaves). On peut donc, et on doit, tout à la fois mettre en lumière la place fondamentale de la persécution des Juifs (et ses résultats quantitatifs sans équivalent, en proportion), et montrer que par là ce régime s’opposait à l’humanité tout entière, dont il persécutait bien d’autres catégories, dans un mépris généralisé pour le droit à l’existence de quiconque lui semblait faire obstacle à ses buts.