Le 21 août 2013, un faubourg tenu par une fraction résistante a été la cible d'un bombardement chimique. Londres, Washington et Paris ont aussitôt estimé que Bachar el-Assad avait par là franchi une "ligne rouge" et mérité une entrée en force de leurs armées dans la guerre civile. Puis la démocratie a eu un sursaut, du moins dans les deux premières capitales, les sieurs Cameron et Obama s'étant successivement avisés que l'accord de leurs assemblées était souhaitable voire requis, et avait peu de chances d'être obtenu. Restait la France de Hollande, dont le gouvernement ne cachait pas sa colère d'être ainsi lâché et, pendant quelques heures, n'excluait même pas d'y "aller seul". C'était là tirer les institutions, malgré tout démocratiques, de la Cinquième République, du côté de la dictature pure et simple. Cette folie fut éphémère mais, hélas, secondée par Mediapart, au moins pendant les dix premiers jours.
Qu'en est-il aujourd'hui ? Notre journal est peu revenu sur la question mais on peut méditer une "brève" du printemps 2014 intitulée De nouvelles attaques chimiques en Syrie http://www.mediapart.fr/journal/international/220414/de-nouvelles-attaques-chimiques-en-syrie . On lit là :
22 avril 2014 | Par La rédaction de Mediapart
(...)
François Hollande avait affirmé, dimanche, que la France disposait de « quelques éléments » accréditant l’hypothèse d’une utilisation d’armes chimiques, mais pas de preuve formelle. Le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius avait précisé que les récentes attaques chimiques seraient « beaucoup moins importantes que celles de Damas il y a quelques mois, mais des attaques très mortelles, ponctuelles, au nord-ouest, pas loin du Liban ».
Déjà accusé d’avoir eu recours à des armes chimiques, et notamment du sarin, le régime de Bachar al-Assad, s’était engagé, au mois de septembre dernier, à détruire l’intégralité de son arsenal chimique d’ici le 30 juin dans le cadre d’un plan lui permettant d’échapper à des frappes militaires. Le gaz chloré ne fait pas partie des armes figurant sur la liste transmise par Damas à l’organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) dans le cadre de cet accord.
Il en ressort que l'attribution de la frappe chimique d'il y a un an à Assad est devenue, ici même, beaucoup moins catégorique.
Chers co-abonnés, nous sommes aujourd'hui en droit et en devoir d'exiger de notre chère rédaction un dossier fourni sur ce qui s'est passé, tant en matière d'intoxication chimique que médiatique, y compris en son propre sein.