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Billet de blog 23 janvier 2017

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Valls, le chasseur chassé

Pas la moindre idée, sauf une : si on veut que la gauche gouverne, elle doit se déporter vers la droite.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Manuel Valls l'a encore répété au soir du premier tour de la primaire, qui lui laisse une chance théorique de l'emporter sur le fil au second  : avec moi la victoire à la présidentielle est possible, avec Hamon la défaite est certaine. Comme s'il ne s'agissait que de gagner une compétition, et non d'appliquer une politique.

Il partage cette orientation avec François Hollande, le seul désaccord profond entre eux portant, depuis cinq ans, sur la personne la mieux à même de mettre en oeuvre cette absence de programme, chacun estimant être celle-là.

Ils semblent avoir tous deux pris modèle sur Nicolas Sarkozy, lui empruntant des pans entiers de sa politique (résolution des questions moyen-orientales prioritairement par la guerre, méfiance  envers les Français allogènes, maniement de la laïcité dans un sens anti-musulman, agitation du thème de la déchéance de nationalité, dénigrement de la magistrature, adhésion à l'austérité européenne définie à Berlin malgré des velléités de secouer le joug, action contre les paradis fiscaux limitée à des incantations verbales, alignement sur les Etats-Unis, attaques contre le code du travail, répression des manifestations sous couvert de lutte contre le terrorisme, laxisme envers les exactions policières, etc.). Cependant, Valls seul a copié son style agité et lunatique, son arrivisme à fleur de peau, son sourire faux quand il n'est pas carnassier. Puisse-t-il copier aussi sa fin sans gloire dans le piège choisi d'une primaire !

Mais Valls prépare son deuxième tour comme un baroud de déshonneur, après quoi, en cas de défaite, il risque fort d'estimer qu'un électorat immature lui a rendu sa liberté, même s'il est moralement et juridiquement tenu de soutenir Hamon. Au nom de la "victoire possible" et du rejet de la "défaite assurée", la liste des reniements ne demandera qu'à s'allonger.

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