Ce que je veux surtout vous faire observer c'est que dimanche soir, peu après 20h,
en cas de qualification de JLM
en vertu du règlement défectueux qui réserve le second tour aux deux premiers,
contre un adversaire qui en bonne logique devrait être féminin et vomisseur d'immigrés, d'Europe et de mondialisation,
vous auriez grand tort de croire qu'il ne vous reste le choix qu'entre un "extrême" et l'abstention.
Vos candidats, sans exception, extrémisent JLM par un biais ou par un autre.
Ils l'assimilent à Lénine, à Staline ou à quelque personnalité plus récente présentée comme leur commun héritier,
ils caricaturent ses positions sur l'Europe tout en lui reprochant, sans souci de la contradiction, de les avoir récemment édulcorées,
ils déclarent utopique son programme économique, sans autre argument que le fait qu'il rompt avec le prétendu réalisme
qui a mené aux faillites actuelles,
ils le présentent comme un isolé fier de l'être et dictateur de son propre mouvement,
j'en passe et de pires.
A leur décharge, bien souvent, et de leur propre aveu, ces candidats et leurs équipes n'ont commencé à lire son programme que depuis la semaine dernière, sous la pression de ce modèle de réalisme que sont les sondages d'opinion.
Personnellement, bien qu'ayant voté pour lui dès la dernière fois par rejet du sarkozysme
et scepticisme devant l'hostilité déclarée de Hollande aux puissances d'argent
comme devant sa capacité de s'imposer face au couple Merkel-Schäuble,
je le connaissais bien mal ainsi que sa France insoumise.
II est vrai que depuis 25 ans je bornais presque mon action civique et politique à mon travail de chercheur
consistant à tenter d'éclairer les ténèbres, alors épaisses et guère moins aujourd'hui,
qui entourent la genèse et le fonctionnement du nazisme.
Je n'ai d'ailleurs, à ma connaissance, pas réussi encore à convaincre Mélenchon et Corbière de l'urgence d'une meilleure connaissance de Mein Kampf par les citoyens de ce pays et de bien d'autres.
Je découvre donc depuis peu cette France insoumise et multiplie les occasions de me réjouir. Contrairement au nazisme et à bien d'autres phénomènes, le rôle du chef et de son éloquence ne créent pas le mouvement mais, bien plutôt, le catalysent et l'accompagnent.
Il restait en effet, dans une France en proie à une alternance molle entre droite et gauche depuis 1981
et résignée bon gré mal gré à la mort de la politique au profit de "lois économiques" censément contraignantes,
un tissu démocratique incarné par des initiatives locales de résistance.
C'est cela que JLM, s'affranchissant des logiques d'appareil engendrées par la molle alternance,et tirant les leçons de son expérience de 2012, a commencé à fédérer.
Vous n'avez donc aucun extrémisme à craindre mais bien un mouvement à accompagner,
sauf si vous faites partie du très petit nombre des profiteurs des "lois économiques incontournables". Que leurs gains, au demeurant, ne sauraient préserver des inconvénients généraux qu'engendrent leur égoïsme, leur court-termisme et leur cupidité.
Bons contournements à tous !