Puisque nous sommes sur Mediapart, ne nous lassons pas de revoir la clôture de sa campagne, le 21 avril au soir, face à des journalistes qu'on avait connus plus insolents (et qui se vantent de l'être encore) https://www.mediapart.fr/.../emmanuel-macron-battre-le... . Il faut dire à leur décharge (publique ! ) qu'ils se conduisent comme si le moindre persiflage avait risqué de convertir l'évident futur monarque en un vaincu laissant la place au fascisme. Sans doute parce qu'il aurait montré que le roi était nu ? !
Ce spectacle est une des voies les plus courtes pour se remémorer que ce n'est nullement un "projet" qui a été élu, mais bien un barrage.
Micron avait donné la preuve de sa très grande petitesse en refusant de prendre la tête d'un rassemblement républicain pour ce second tour, dont un signe aurait été le renoncement à légiférer par ordonnances EN JUILLET pour aggraver considérablement un texte que les démocrates précédents avaient fait passer en force en interdisant tout débat parlementaire et en matraquant les manifestants au nom de la dangerosité des terroristes islamistes.
Rappelons aussi que le chérubin sans expérience, le mousse séducteur des vieux capitaines, était décidé à venger sa complice en hollandisme El Khomri qui, pour acheter la CFDT, avait jeté du lest sur une mesure hautement symbolique, séparant clairement la justice (entièrement du côté de ses adversaires) et la cupidité (animant ses partisans) au détriment des lois : le plafonnement des indemnités prudhommales (que MEK avait tout de même conservé sous la forme d'un barème indicatif). Et admirons comment le journalisme mainstream nous vend aujourd'hui cette mesure : il s'agit d'aider les petits patrons (les gros, connaissent pas !) à "savoir où ils vont" quand ils embauchent et de leur donner de la "souplesse". En omettant de rappeler que les seuls concernés sont ceux qui violent les lois, les autres trouvant en elles depuis belle lurette leurs droits et leurs devoirs en matière d'indemnités de licenciement.
Le renoncement à légiférer par ordonnances en juillet aurait été, avant le 7 mai, un marqueur du camp démocratique : tous ensemble on écarte le danger, et puis on discute entre gens de bonne compagnie qui ont conjuré le spectre du fascisme prospérant sur la crise.
Au lieu de cela que voit-on ? Macron concédant du bout des lèvres à quelques jours du second tour qu'il consultera les syndicats, puis tenant parole aux applaudissements des médias... muets sur les inconvénients démocratiques intacts d'un shuntage du parlement, et peu bavards sur la prime à l'illégalité que serait le plafonnement des indemnités. Ils ne pratiquent même pas le "qui aime bien châtie bien" : puisqu'il faut, paraît-il, aller vite, il siérait que dans l'urgentissime loi ne figure aucun angle d'attaque ouvrant la voie à des palabres interminables au conseil constitutionnel et au conseil d'Etat.
Malgré tout cela, que n'a-t-on pas dit, entre ces deux tours, sur le "troisième" que constitueraient les législatives, pour "définir le programme" ? Même un Cazeneuve https://blogs.mediapart.fr/.../quand-melenchon-rend... avait fini par le dire ! On voit ce qu'il en est : les mêmes bonnes âmes, sans crainte de se parjurer ni de fouler au pied la déclaration des droits, s'acharnent à fausser la campagne desdites législatives en taxant le simple exercice du droit à la critique de manquement à la démocratie. On serait mauvais joueur en s'efforçant de refuser une majorité, surtout absolue, au prince surgi de nulle part pour rénover malgré elle notre France au bois dormant !
J'ai conscience pour ma part de n'être pas charmant, mais comme j'aimerais réveiller l'esprit caustique en mon pays sous le charme !
Billet de blog 25 mai 2017
Retour sur le tchat... entre Micron et la rédaction de Mdp
Une loi qu'il voulait faire passer à la sauvette se retrouve sous le feu des projecteurs. Encore faut-il commenter correctement le spectacle !
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