Peu de gens, à part leurs supporters les plus passionnés, contestent que les deux derniers présidents de la Cinquième, par ordre chronologique, le soient aussi par la valeur. Le spectacle qu'ils donnent en s'accrochant, l'un à son Elysée, l'autre à la chance en peau de chagrin qu'il aurait de remporter la primaire de la droite, ajoutent au dégoût qu'inspirent ces dix lamentables années. Mais au moins leur principale différence est instructive : si Sarkozy encourt un certain nombre de condamnations pénales pour des tricheries de toute nature et en a évité plus encore au bénéfice du doute, et si Hollande ne mange pas de ce pain-là, la démonstration est faite que l'honnêteté, telle que la loi la définit, ne suffit pas à faire un homme politique acceptable.
Pour en terminer, aujourd'hui, avec le chapitre "Hollande", je précise que son honnêteté ne va pas jusqu'au respect de ses promesses, qu'elles aient été émises avant ou pendant son mandat, et ne lui interdit pas un recours fréquent au mensonge.
Sarkozy donc. Hier soir, dans son discours de Marseille, il a, visant Juppé et Bayrou, prononcé de fortes paroles contre "l'ambiguïté en politique" :
« L’ambiguïté, le mensonge, la compromission, ça fait cinq ans qu’on les subit. Je ne veux pas d’une alternance molle. »
Diantre ! S'il veut d'une alternance dure, avec qui compte-t-il s'allier ? Sans doute son parti soi-disant républicain comporte-t-il une aile peu tendre, celle-là même qui a su entraîner Valls dans une tentative d'interdire un vêtement de plage à connotation musulmane. Mais il ne compte tout de même pas en faire un parti unique, du moins unique au sein de sa majorité.
Ses propos et surtout ses attitudes vis-à-vis d'un grand parti situé plus à droite encore sont à scruter de près.