La chose la plus préoccupante dans son programme et de loin, c'est la manière dont il aborde le terrorisme.
Sur cette page de son programme http://fr.calameo.com/read/00491588244d1ca56f494, en contradiction d'ailleurs avec ses coupes claires dans les emplois publics, il se fait fort d'aggraver toutes les formes de surveillance et de répression qui ont si bien échoué sous le quinquennat précédent, et toutes les vexations envers les populations musulmanes (ou assimilées, plus ou moins artificiellement), à commencer par la déchéance de nationalité, appliquée cette fois très largement et non plus aux seuls binationaux, en violation flagrante du droit international.
En politique extérieure, Daech est considéré comme un ennemi unique, contre lequel tous les alliés possibles méritent d'être recherchés, y compris la Syrie de Bachar, l'Iran des mollahs, la Russie que l'on sait et les Etats-Unis de Guantanamo (le candidat n'ayant rien dit encore sur leur nouveau président). Le retrait de la France de l'OTAN n'est même pas envisagé par ce soi-disant gaulliste, pas plus bien sûr que la dissolution de cette organisation surannée... et antirusse : admirez la cohérence !
Quant aux causes du terrorisme pas un mot de cette page ne les recherchant, on ne sera pas surpris qu'aucun ne les expose. Pire : elle présente comme les "racines du mal" de simples discours, ceux des imams radicaux dans les mosquées françaises, à expulser bien sûr. Belle illustration de l'adage "casser le thermomètre pour soigner la fièvre".
A côté des moulinets de sabres planétaires tenant lieu d'analyse, on est soulagé d'apprendre que le candidat qui joue les candides compte maintenir en France l'Etat de droit... quitte à adapter le droit : cet écho nauséabond de l'échec des maires de droite dure et de leur souteneur Valls, mouchés par le Conseil d'Etat lorsqu'ils ont présenté le burkini comme un drapeau islamiste à proscrire toute affaire cessante, s'accompagne d'une précision et d'une seule : le rétablissement de la double peine (l'expulsion automatique des délinquants de nationalité étrangère après la fin de leur peine de prison en France).
Voilà au moins qui est cohérent avec la casse de l'emploi public : comme le trio Hollande-Valls-Cazeneuve, on tentera surtout de rassurer la population par des mesures symboliques, des stigmatisations qui ne mangent pas trop de crédits.