J’ai bien des doutes sur la volonté politique du « Front populaire » d’aller jusqu’au bout du chemin politique qu’il vient de tracer.
J’ai bien des doutes sur la sincérité de certains de ses dirigeants et plus encore sur ses soutiens de dernières minutes, comme François Hollande pour ne citer que lui.
Et si je doute, c’est à la simple lecture de l’histoire. Celle où la gauche a exercé le pouvoir sous la Cinquième République. Ou comment, en ribambelle, plusieurs gouvernements ont conjugué la déception en euphémisme.
Mais de doute, je n’en ai aucun sur l’absence de solution autre que de voter « Front populaire » pour empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir.
Ainsi, je voterai pour ce nouveau mouvement, l’arme à l’œil.
D’autant que je m’étonne de constater que le programme d’union des gauches ne présente aucune mesure renforçant les droits syndicaux dans les entreprises du public ou du privé.
C’est faire peu de cas de l’avis des travailleurs par ceux qui prétendent être leurs représentants et sans qui, ils ne seraient rien.
La démocratie devrait appartenir à une sphère universelle ce qui implique de prendre en compte les points de vue des corps intermédiaires.
Or, en l’état, excepté quelques formules dépourvues d’engagement, le programme du « Front populaire » concentre la démocratie dans la grammaire des pouvoirs politiques.
Notre peuple mérite mieux et demande plus, des zones urbaines aux rurales.
Améliorer la condition humaine en ne l’écoutant que d’une oreille, c’est insuffisant. D’autant que le prolétariat en a une paire, d’oreilles.
J’en conclus que ce n’est pas l’histoire qui donne naissance au peuple, c’est le contraire.

François Desanti, Communiste libertaire