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Billet de blog 18 juin 2025

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Doit-on supprimer les allocations familiales aux familles de mineurs délinquants ?

Dans une société où bien des sujets politiques tournent à l’envers, une idée fait son chemin : supprimer les allocations familiales versées aux parents de mineurs délinquants. Basique comme bien des punitions, porté par la droite et son extrême, le projet relève d’une mécanique politique qui préfère le slogan aux solutions.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans une société où bien des sujets politiques tournent à l’envers, une idée fait son chemin : supprimer les allocations familiales versées aux parents de mineurs délinquants.

Basique comme bien des punitions, porté par la droite et son extrême, le projet relève d’une mécanique politique qui préfère le slogan aux solutions.

Ainsi, imaginons une mère célibataire avec deux enfants dont l’un commet des méfaits passibles de sanctions pénales. Si ce type de loi s’applique, la dame n’aura plus aucun revenu.

De la pauvreté, elle passera à la misère. Ce que ne manquera pas de noter sa seconde progéniture lorsqu’elle ouvrira le réfrigérateur, vide ou presque. Je vous le donne en mille, dans les jours qui suivent, le minot ira chouffer pour gagner cinquante euros par jour au minimum. Un « revenu » bien supérieur aux sommes dont sa mère serait privée.

Cela s’appelle un engrenage vers la destination malheurs. Personne ne conteste qu’un jeune délinquant doit répondre de ses actes devant la justice.

Mais il est seul justiciable, sauf à prouver que ses parents sont coupables voire complices de ses actes. C’est la logique de notre état de droit, à moins qu’on la bouscule.

Par ailleurs, constatons que le glaive qu’espèrent utiliser les Zemmour, Le Pen, Ciotti ou Wauquiez, ne s’adresse qu’aux familles bénéficiaires d’allocations familiales. Cette population serait-elle une anomalie de la société civile ?

Sans doute pas à en lire les chroniques judiciaires qui concernent aussi des jeunes gens issus des classes moyennes, voire de la bourgeoisie.

Alors pourquoi ne pas priver leurs familles de leurs salaires et de leurs patrimoines lorsque leurs enfants commettent des actes délictueux ? Ils ne l’entendent pas de cette oreille les tenants de la justice de classe. Parce que l’anomalie, c’est eux.

François Desanti

Communiste libertaire     

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