Lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon.
C’est un joli nom camarade, sauf à ce qu’on ne le galvaude. Et te concernant, j’ai le sentiment que c’est devenu ton habitude. Ainsi, même si une frontière idéologique nous sépare, je considérais que tu avais l’étoffe d’un dirigeant propre à redonner naissance à une gauche de combat.
Je me suis trompé, ou peut-être est-ce toi. Brillant tribun, tu manies le verbe haut et uses de propos saillants. Tu sais que les mots peuvent être des armes. Y compris celles qui reviennent à se tirer une balle dans le pied ou en ce qui te concerne, dans les deux. Tes dérapages sont nombreux. Celui où, loin des idéaux que tu prétends défendre, tu as apporté un soutien tacite au Hamas.
Ce mouvement d’assassins qui vomit la démocratie, les droits de l’homme et surtout ceux des femmes. Pour ce ramassis d’imposteurs, tu es une aubaine. Puis tu balaies d’un revers de main le tollé provoqué par les affiches nauséabondes publiées par LFI qui relèvent, sauf pour un aveugle, de l’antisémitisme. C’est incompréhensible venant de toi qui est le juste contraire d’un antisémite. Ainsi, sur un ensemble de sujets, tu n’expliques plus, tu vitupères ; tu ne convaincs plus, tu déranges.
Par tes outrances, tes effets de manche et ta faconde, tu as ouvert un boulevard à la gauche des capitulards. Les Glucksmann, Hollande, et leurs copains qui se précipitent à la soupe. Le Rassemblement national et les macronistes se délectent devant ce triste spectacle. Ta stratégie manque singulièrement de finesse. Ainsi, tu n’existes plus par tes idées mais par ta posture. Même le merle moqueur s’indigne.
Qu’importe, un jour naîtra le temps des cerises, avec ou sans toi.
François Desanti
Communiste libertaire