Hier, je cheminais sur une terre aride. J’ignore le nom de la
nation qui abrite ce sol.
A tel point que j’ai oublié celui de celle
d’où je viens.
Sur mon parcours, intrigué, je découvre une
géographie à nul autre pareil, où l’homme est rare.
Là, ondulent des dunes de sable, voisines de rares oasis et de
végétaux aussi verts qu’improbables éclairés à l’horizon, d’un
coucher de soleil qui aurait chipé quelques couleurs aux arcs-en-ciel.
J’apaise ma soif à la source d’un généreux cactus, placé
là par la grâce de cette étrange nature.
Soudain, au grand galop, un chameau apparaît à la frontière du temps.
Arrivé non loin de moi, à ma grande surprise, je distingue qu’il est monté
par une cavalière, et non un cavalier.
L’ensemble de son corps enveloppé d’un tissu bien sombre, elle ne libère aux autres que ses yeux bleu azur, l’amazone.
Son coup est entouré d'un drapeau. Celui de la nation palestinienne, je crois.
Je ne comprends pas ce qu’elle me dit malgré son bel alphabet.
Passé de son cou à ses mains, elle agite son étendard, la posture guerrière.
Je m’égare dans ses joyaux d’iris alors que me caresse, la chaleur du sirocco.
Autour de nous, plane une colonie d’oiseaux, comme une trace dans le ciel qui dévoile les
destins.
Tiens, voici un lac surgit de nulle part. Un pied après l’autre, je m’aventure dans cette drôle de flotte.
J’aimerais que la nomade me suive dans la douceur du bain, mais il n’en sera rien.
Il préfère cavaler libre vers sa chère patrie, mon plus joli chagrin.