François Dupent (avatar)

François Dupent

Congo Brazzaville

Abonné·e de Mediapart

135 Billets

0 Édition

Billet de blog 10 mai 2018

François Dupent (avatar)

François Dupent

Congo Brazzaville

Abonné·e de Mediapart

Affaire MOKOKO: Les inepties du député français, Louis ALIOT

Pendant que le procès de Jean Marie Michel Mokoko et autres se tient à Brazzaville, certains hommes politiques français dont l’adepte du terrorisme, Louis Aliot, pour ne pas le nommer, se permet de se lancer sur un terrain qu’il ne maitrise pas.

François Dupent (avatar)

François Dupent

Congo Brazzaville

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Si les faits sont avérés, ils sont aussi graves que l’entêtement de ce député français qui, depuis fort longtemps, a trouvé en notre pays une source d’inspiration pour exister politiquement dans son pays.


En effet, pendant que les congolais attendent de la France qu’elle extrade ses fils mercenaires présumés complices, impliqués dans les préparatifs d’une boucherie humaine au Congo, afin d’installer Jean Marie Michel Mokoko au pouvoir, le député du parti d’extrême droite français, Louis Aliot vient de publier la question qu’il a posée au premier ministre de son pays, Edouard Philippe. Dans cette déclaration, guidée par une attitude paternaliste, teintée de mauvaise foi et de haine, pleine de relents néocolonialistes, il dit alerter le premier ministre français sur la situation des opposants politiques au Congo Brazzaville et sur les persécutions subies. Il enchaine une série de contre-vérités qui laissent lire sa totale connaissance des réalités congolaises.


Nul doute que la déclaration de Louis Aliot suscite chez tout congolais, un sentiment de refus d’ingérence de la France dans la politique intérieure du pays, parce que le Congo n’a que trop souffert de ces ingérences de tout genre qui ont déjà engendré plusieurs malheurs reconnus de tous.


Quand Louis Alliot affirme, de manière péremptoire, que Jean Marie Michel Mokoko, le Saint agneau aurait été le véritable vainqueur de l’élection présidentielle de 2016, on peut lui retourner quelques questions : quel a été le pourcentage obtenu par JMM Mokoko au premier tour, selon les résultats en possession de M. Aliot? Dans quels départements du Congo, Mokoko est-il arrivé en tête de cette élection ?
C’est de son droit de considérer Mokoko comme un érudit, le meilleur et le seul congolais exceptionnel. Mais, cela ne l’autorise pas de prendre les Congolais pour des bêtes.


Pire encore, ce député sans palmarès politique, évoque la situation dans le Pool en affirmant que « …les déplacés dont beaucoup ont été victimes d’exactions et de violence de la part de l’armée gouvernementale comme la presse l’a relaté, non sans difficultés ». M. Aliot croit avoir la maîtrise de ce qui se passe au Congo plus que la politique française. Il veut faire croire aux congolais que les Ninjas n’ont été que des enfants de cœur dans ce conflit qui, aujourd’hui, est en train de connaitre son dénouement, sans la France. D’ailleurs, le procès a révélé aux Congolais non seulement la collusion entre Mokoko et Ntumi, le chef des Ninjas, mais aussi les connivences entre Mokoko et les français comme déclencheur de la crise du 04 avril 2016.
Aliot devrait plutôt demander au premier ministre français et à son gouvernement de contribuer à la manifestation de la vérité sur les origines de la crise dans le Pool en extradant ses fils mercenaires qui sont impliqués dans les préparatifs des coups d’Etat successifs avortés et qui font l’objet du procès actuel.


D’autres allégations débitées par l’homme politique extrémiste français ne méritent que mépris et indifférence. Cependant, elles incitent à la vigilance, parce que les faits sont trop troublants. Relevons par exemple le fait que Mokoko refuse de parler, sans doute pour ne pas livrer tous les secrets, alors que la France refuse d’extrader les mercenaires à la demande de la justice congolaise. Dans le même temps, Aliot Louis demande au gouvernement « d’intervenir énergiquement auprès du gouvernement congolais, afin de lui montrer que la France n’entend pas tolérer les atteintes graves aux libertés humaines et aux principes démocratiques».
C’est ni moins, ni plus qu’un appel à la déstabilisation des institutions républicaines et sans doute au carnage qui sera par la suite retourné contre les autorités en place au Congo.


Sauf que Aliot Louis ne veut pas voir la réalité, pour comprendre que le procès en cours à Brazzaville est effectivement une preuve de défense de la démocratie. Si Mokoko est son leader politique, qu’il lui demande de déballer la vérité pour confondre la cour. La démocratie ne se renforce pas par des coups d’Etat même commandités par la France. Le Congo tient aux libertés individuelles, au droit de la population à l’information. C’est pourquoi, contrairement aux médias français, sirènes et complices des putschs, le procès n’est nullement fermé aux médias étrangers. Il est ouvert aux radios, télévisions étrangères. RFI et l’AFP qui couvrent ce procès, par exemple ne sont pas des médias congolais. Le silence choisi par Jean Marie Michel Mokoko, l’idole d’Aliot et des médias français n’est pas le fait de la justice.


Alors, aux congolais, vigilance, vigilance, vigilance ! Car, en refusant de faire le débat sur les accusations portées contre lui, Jean Marie Michel Mokoko est persuadé que libre ou en prison, ses amis protégés n’ont pas lâche le désir de déstabiliser le Congo.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.